Norman Finkelstein sur Gaza, Israël, les Juifs et l’antisémitisme

Norman Finkelstein
© Unknown- Norman Finkelstein
 

Interview de Norman Finkelstein sur Russia Today par Afshin Rattansi le 23 février 2015 – Voir plus bas la vidéo sous-titrée en français

Dans cet extrait, Norman Finkelstein, intellectuel juif américain dont les parents sont des rescapés d’Auschwitz et du ghetto de Varsovie, référence internationale sur le conflit israélo-palestinien, s’exprime sur Gaza, Israël et l’antisémitisme.

Il commence par récuser l’argumentaire selon lequel Israël ne ferait que répondre aux attaques palestiniennes en rappelant que même durant la première Intifada, un mouvement de résistance palestinienne populaire massif et non-violent à l’Occupation, Israël a répondu de manière très violente, réprimant la population civile de manière meurtrière et recourant systématiquement à la torture. De plus, durant les agressions militaires contre Gaza, les organisations internationales de défense des droits de l’homme ont établi qu’Israël a délibérément ciblé les populations civiles et s’est rendu coupable de crimes de guerre voire de crimes contre l’Humanité.

Source: Sayed7asan – lesakerfrancophone.net

Norman Finkelstein récuse l’idée d’une montée de l’antisémitisme en Europe, et dénonce la responsabilité d’Israël: ce pays se réclamant comme l’Etat de tout le peuple juif, et Netanyahu, le fou furieux, proclamant que toutes ses actions se font au nom de la communauté juive mondiale dans son ensemble, il est prévisible que certaines personnes le prennent au mot et puissent avoir un sentiment d’hostilité envers les Juifs en général. Mais la responsabilité en incombe avant tout à Israël et ses thuriféraires.

Commentaire du traducteur

Il est intéressant de comparer l’amalgame entre Islam et Etat Islamique d’une part, et Juifs et Israël d’autre part. Bien que de tels amalgames soient tous deux absolument illégitimes, on peut se demander pourquoi le premier est courant et parfaitement autorisé sur les scènes politique et médiatique (ce alors qu’aucune autorité ou personnalité musulmane reconnue, en France ou dans le monde, ne s’en réclame, bien au contraire, l’Etat Islamique étant dénoncé (et combattu) par l’écrasante majorité des musulmans qui en sont les premières victimes), tandis que le second est impensable malgré le fait que les organismes et personnalités françaises de premier plan (CRIF, BHL, Finkielkraut, Valls…) font éternellement allégeance à l’Etat terroriste d’Israël, donnant caution à cet amalgame.

De même qu’on demande aux musulmans qu’ils se dissocient de l’Etat Islamique qui usurpe leur religion (au service d’Israël, un de ses principaux alliés), on devrait pouvoir attendre, avec la même légitimité, des Juifs (et des hommes politiques) qu’ils se dissocient d’Israël et des atrocités que ce pseudo « Etat Judaïque » perpètre régulièrement. Mais bien sûr, dans un monde où les criminels sont élevés au pinacle et que le haro est jeté sur leurs victimes, et où les terroristes prétendent mener des croisades contre le terrorisme qu’ils ont créé et continuent à armer, il ne faut pas s’attendre à ce que des vérités si élémentaires soient acceptées ou même énoncées.

Sayed 7asan

Vidéo sous-titrée : Norman Finkelstein sur Gaza, Israël, les Juifs et l’antisémitisme (VOSTFR)

Transcription :

Afshin Rattansi : En prévision de la session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU à Genève prévue la semaine prochaine, et qui doit produire un rapport sur la situation à Gaza, des militants, ici en Grande-Bretagne, ont fermé une usine associée à l’assaut israélien contre le territoire assiégé. Cela se produit au moment où le principal conseiller juridique de l’armée israélienne a déclaré qu’il n’est aucunement inquiété par la possibilité d’une enquête de la Cour pénale internationale sur la guerre de cet été qui a tué des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants (Palestiniens).

Le dernier livre de Norman Finkelstein s’intitule Méthode et démence : les dessous des agressions israéliennes contre Gaza, et il me rejoint sur le plateau. Bienvenue, Norman. Dans ce livre, vous évoquez le fait que Tzipi Livni, la politicienne israélienne, a annulé une visite à Londres de crainte d’être arrêtée. A quel point les personnalités politiques israéliennes considèrent-elles la sériosité de la menace légale lorsqu’ils viennent en Angleterre ?

Norman Finkelstein: Il est difficile d’estimer, à présent, la réalité des craintes des Israéliens, car ils ont pu neutraliser le rapport Goldstone et aller de l’avant. Le nouveau rapport qui devait être le fait du Conseil des Droits de l’Homme, dirigé par [William] Schabas…

Afshin Rattansi : Il vient de démissionner de son poste.

Norman Finkelstein : …a déjà été neutralisé car Schabas a été accusé d’être un partisan de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) et il a été contraint d’abandonner. La personne qui l’a remplacé est une juge de l’Etat de New York, et elle est assez faible.

Afshin Rattansi : Parlez-nous du rapport Goldstone.

Norman Finkelstein : Le rapport lui-même était effectivement assez dévastateur, c’était un rapport accablant. Ses conclusions étaient qu’Israël essayait d’humilier, punir et terroriser la population civile, et qu’il était probablement coupable de crimes de guerre considérables et de crimes contre l’Humanité. C’était un rapport accablant, et il a suscité chez Israël de véritables craintes. Ils ne savaient pas du tout comment réagir face à cela. Lorsque le rapport est paru, il y a eu un grand tumulte et une véritable hystérie en Israël.

Des gens comme Shimon Peres, qui est tellement admiré en Occident pour des raisons qui sont absolument incompréhensibles, Shimon Peres dénonça Goldstone comme un homme petit, qui ne connaît rien au droit international, et c’est en fait la dénonciation la plus respectueuse qu’a subie Goldstone. Alan Dershowitz, de l’Université d’Harvard, a déclaré que Goldstone était pire que [Josef] Mengele, l’ange de la mort d’Auschwitz. Michael Oren a dit que le rapport Goldstone était pire que Mein Kampf et les Protocoles des Sages de Sion… Ils se sont vraiment déchaînés comme des fous furieux.

Afshin Rattansi : Des personnalités de nos principaux partis politiques comme David Cameron essaient toujours de les renvoyer dos à dos, en évoquant les attaques de roquettes des Palestiniens – dont vous parlez dans votre livre. Vous dites effectivement que Paul Wolfowitz, l’ancien Secrétaire à la Défense néo-conservateur, a déclaré que tout irait bien si les Palestiniens adoptaient une politique de non-violence, ce qui n’est pas le cas du fait de ces attaques de roquettes. Pouvez-vous partager le point de vue que vous développez dans votre livre ?

Norman Finkelstein : Eh bien premièrement, les Palestiniens ont déjà adopté des moyens de résistance non-violents, et il ne faut surtout pas l’oublier. Vous êtes trop jeune, mais malheureusement ce n’est pas mon cas, pour vous rappeler de manière poignante la première Intifada qui a commencé en décembre 1987. Elle a duré (de facto) environ deux ans. J’ai vécu plusieurs fois dans les Territoires Occupés durant cette époque.

C’était une démonstration véritablement héroïque de résistance massive par la non-violence, et elle a eu un véritable écho international. On l’appelait… Les armes les plus violentes que les Palestiniens utilisèrent furent les pierres. Quelquefois, ils brûlaient des pneus. Mais Israël répondit par une répression extrêmement violente, et ce mouvement fut vaincu.

Ces faits sont complètement oubliés aujourd’hui.

Toutes les organisations de défense des droits de l’homme (B’tselem, Amnesty International, Human Rights Watch), toutes affirment qu’Israël recourait à la torture de manière méthodique et systématique sur les prisonniers Palestiniens. Selon les estimations de Human Rights Watch pour les années 1988-1990 , et je les cite, « des dizaines de milliers de prisonniers palestiniens ont été torturés ». C’est un chiffre très intéressant.

Si vous me permettez – ce n’est pas une digression, mais c’est une perspective légèrement différente – , si vous considérez le rapport récent du Sénat américain sur la torture, qui a suscité une énorme réaction internationale, les gens ne semblent pas se rendre compte que d’après le rapport, on parle « seulement » de 39 à 44 cas de torture.

Afshin Rattansi : Mais ce qui est décrit est horrible et accablant.

Norman Finkelstein : C’est horrible, mais ce qui est intéressant, c’est que, plus ou moins, les types de tortures pratiqués par la CIA contre les 39 à 44 prisonniers n’étaient pas tellement différents des tortures pratiquées par Israël. En ce qui concerne les tortures israéliennes, je n’ai pas connaissance de la pratique de la réhydratation rectale ni de torture par l’eau et ils n’ont pas déshabillé les prisonniers pour les humilier. Ok, laissons ces trois tortures de côté. Cela mis à part, le répertoire de tortures était identique, à peu de choses près.

La différence essentielle est dans la magnitude : dans le cas des tortures de prisonniers palestiniens durant la première Intifada, il y a eu des dizaines de milliers de cas, alors que dans le rapport du Sénat, on parle de 39 à 44 cas.

Et tout cela durant la période de résistance palestinienne non-violente.

Afshin Rattansi : Vous vous basez donc sur les contenus des rapports de Human Rights Watch et Amnesty International. Comment considérez-vous leur rôle ? Car je sais que parfois, vous citez Human Rights Watch mais vous dites que même eux [ne disent pas tout]. Ont-ils une position (véritablement) critique (à l’égard d’Israël) pour ceux qui, en Occident, connaissent leur niveau de violence ?

Norman Finkelstein : On peut faire des distinctions subtiles. Amnesty International est une organisation de bénévoles plus indépendante qu’Human Rights Watch. Human Rights Watch finit souvent, selon moi, par couvrir Israël. Mais en général, les rapports des organisations de défense des droits de l’homme n’ont pas… – je ne veux pas le dire de manière négative, je vais utiliser une tournure affirmative – : ces rapports ont été fiables.

Et on ne peut pas remettre en question le fait que l’opinion publique a changé de manière significative sur cette question, ni le fait que les rapports des organisations de défense des droits de l’homme ont contribué de manière substantielle à cette évolution de l’opinion publique et à ce qu’elle ait un regard très sévère sur Israël. Mais ce regard très critique sur Israël ne s’est pas converti en une bonne opinion sur les Palestiniens. Encore aujourd’hui, si on demande aux gens de choisir entre les Israéliens et les Palestiniens, le public désigne massivement Israël comme la partie la plus respectable.

Afshin Rattansi : Au sujet de l’antisémitisme, dont la presse parle beaucoup ici, il a été intéressant de lire que la montée de l’antisémitisme en Grande-Bretagne était liée par certains à l’agression contre Gaza. Comment considérez-vous ces analyses ?

Norman Finkelstein : Il n’y a pas la moindre preuve d’une montée de l’antisémitisme. Ce que nous observons est que périodiquement, chaque fois qu’Israël se lance dans l’une de ses agressions meurtrières, il y a une montée, un pic de ce qu’on appelle des incidents antisémites. On a pu le voir durant l’opération Rempart en 2002, de même que durant Plomb Durci [2008] et Bordure Protectrice cet été. La question est la suivante : est-ce de l’antisémitisme ?

Vous avez cet Etat qui se désigne comme l’Etat du peuple juif. Et vous avez ce chef d’Etat qui, en l’occurrence, est un fou furieux, qui proclame partout dans le monde qu’il représente la communauté juive internationale. C’est ce qu’il dit. Il le déclare en toutes lettres : « Lorsque je vais à Paris, je représente l’ensemble de la communauté juive mondiale… Lorsque je vais m’exprimer au Congrès (américain) sur la soi-disant menace iranienne, je représente l’ensemble de la communauté juive mondiale. » Et vous voulez donc accuser les gens d’avoir commis une faute pour l’avoir pris au mot ?

Il le dit lui-même : « Lorsque je déclare que nous devrions attaquer l’Iran, je représente l’ensemble de la communauté juive mondiale… Lorsque je déclare que nous devrions attaquer l’Irak, je représente l’ensemble de la communauté juive mondiale… Lorsque je déclare que nous devrions attaquer le Liban une nouvelle fois, lorsque je déclare que nous devrions encore attaquer le Hamas ou Gaza, je représente l’ensemble de la communauté juive mondiale. »

Vous avez donc un fou furieux qui prétend représenter l’ensemble de la communauté juive mondiale, et des gens qui le prennent au mot et se disent : « Très bien, s’il représente l’ensemble de la communauté juive mondiale, alors c’est que les Juifs sont un problème. C’est la conclusion logique. » Donc s’il y a quelqu’un qui est responsable de ce problème (l’antisémitisme), c’est bien l’Etat d’Israël et son chef, qui ne cessent de proclamer que leurs actions meurtrières sont commises au nom des Juifs du monde entier.

Il y a une manière simple de résoudre le problème : Arrêtez de vous prétendre l’Etat du peuple juif parce que ce n’est pas vrai : vous n’êtes que l’Etat d’Israël. Et arrêtez de prétendre que vous représentez l’ensemble de la communauté juive mondiale car la communauté juive mondiale ne vous a pas élus. Personne ne vous a donné ce titre, d’accord ?

Il n’est pas surprenant que face à un Etat qui se prétend être l’Etat du peuple juif, et à un chef d’Etat qui prétend agir en leur nom, des incidents antisémites aient lieu. Est-ce que cela en fait des actes antisémites ? Je ne sais pas pourquoi on les appellerait (ainsi).

Si par antisémitisme vous entendez une haine irrationnelle – c’est généralement la manière dont les gens essaient de le décrire – des Juifs, ce n’est pas une haine irrationnelle des Juifs.

Afshin Rattansi : Norman Finkelstein, je vous remercie.

Norman Finkelstein : De rien.

Maxim Fadeyev: Guerre en Ukraine dans le Donbass, Documentaires sur le terrain

Voici une puissante suite de 5 (cinq) vidéos documentaires tournées dans la tourmente de la région du Donbass en Ukraine, par le réalisateur indépendant Maxim Fadeyev. Sur le font avec les soldats éclaireurs des forces d’autodéfense de la République du Peuple de Donetsk, on nous amène là ou les caméras n’ont pas l’habitude d’aller, au coeur du combat. Et pas devant un écran bleu comme dans les Merdias de Masse occidentaux avec des diapositives en sous-impression. Ici c’est le ‘real deal’ (véritable affaire)!

Depuis les premiers jours du combat ‘symbolique’ dira-t-on pour la prise de l’aéroport de Donetsk, nous cotoyons les ‘rebelles’, ces frères d’armes qui tentent de protéger les habitants et les terres de leurs ancêtres contre l’envahisseur: soit l’Armée de l’Ukraine, en pleine déroute sous les ordres du gouvernement Prochenko, véritable espion étranger devenu dictateur, sous les appuis et applaudissements des psychopathes de Washington et leurs Pentagoons, tous autour d’une table à se séparer les plus belles terres arables du onde,. Le grenier à blé de l’Europe qu’ils se divisent entre corporations et banques, tout en planifiant polluer toute la planètes avec leurs OGM.

Étant donné que Monsanto et ses produits bio-destructeurs sont ‘persona non grata’, OGM interdites en Europe et Eurasie, nos génies de l’embrouille vont seulement se servir de l’Ukraine comme point de départ pour dérégler toute l’agriculture de la région dès les premières récoltes OGM en Ukraine. Les vents entraineront la perte des récoltes de la Russie ainsi que de l’Europe, zombifiées à jamais. Remarquez que entre ça et la prochaine guerre qui elle sera nucléaire, je me demande lequel des deux mals sera le moins pire?!

Maxim Fadeyev: Réalisateur

INFORMATION WAR: Manipulating hearts and minds

« A history of false flag attacks used to manipulate the minds of the people! « In individuals, insanity is rare; but in groups, parties, nations, and epochs it is the rule. » ― Friedrich Nietzsche

« Terrorism is the best political weapon for nothing drives people harder than a fear of sudden death ». – Adolph Hitler

« Why of course the people don’t want war … But after all it is the leaders of the country who determine the policy, and it is always a simple matter to drag the people along, whether it is a democracy, or a fascist dictatorship, or a parliament, or a communist dictatorship … Voice or no voice, the people can always be brought to the bidding of the leaders. That is easy. All you have to do is to tell them they are being attacked, and denounce the pacifists for lack of patriotism and exposing the country to danger. It works the same in any country. » – Hermann Goering, Nazi leader.

« The easiest way to gain control of a population is to carry out acts of terror. [The public] will clamor for such laws if their personal security is threatened ». – Josef Stalin

There are many documented false flag attacks, where a government carries out a terror attack … and then falsely blames its enemy for political purposes. In the following 53 instances, officials in the government which carried out the attack (or seriously proposed an attack) admits to it, either orally or in writing:

(1) Japanese troops set off a small explosion on a train track in 1931, and falsely blamed it on China in order to justify an invasion of Manchuria. This is known as the « Mukden Incident » or the « Manchurian Incident ». The Tokyo International Military Tribunal found: « Several of the participators in the plan, including Hashimoto [a high-ranking Japanese army officer], have on various occasions admitted their part in the plot and have stated that the object of the ‘Incident’ was to afford an excuse for the occupation of Manchuria by the Kwantung Army …. » And see this.
(2) A major with the Nazi SS admitted at the Nuremberg trials that – under orders from the chief of the Gestapo – he and some other Nazi operatives faked attacks on their own people and resources which they blamed on the Poles, to justify the invasion of Poland.
(3) Nazi general Franz Halder also testified at the Nuremberg trials that Nazi leader Hermann Goering admitted to setting fire to the German parliament building in 1933, and then falsely blaming the communists for the arson.
(4) Soviet leader Nikita Khrushchev admitted in writing that the Soviet Union’s Red Army shelled the Russian village of Mainila in 1939 – while blaming the attack on Finland – as a basis for launching the « Winter War » against Finland. Russian president Boris Yeltsin agreed that Russia had been the aggressor in the Winter War.
(5) The Russian Parliament, current Russian president Putin and former Soviet leader Gorbachev all admit that Soviet leader Joseph Stalin ordered his secret police to execute 22,000 Polish army officers and civilians in 1940, and falsely blame it on the Nazis.
(6)The British government admits that – between 1946 and 1948 – it bombed 5 ships carrying Jews attempting to flee the Holocaust to seek safety in Palestine, set up a fake group called « Defenders of Arab Palestine », and then had the psuedo-group falsely claim responsibility for the bombings (and see this, this and this).
(7) Israel admits that in 1954, an Israeli terrorist cell operating in Egypt planted bombs in several buildings, including U.S. diplomatic facilities, then left behind « evidence » implicating the Arabs as the culprits (one of the bombs detonated prematurely, allowing the Egyptians to identify the bombers, and several of the Israelis later confessed) (and see this and this).
(8) The CIA admits that it hired Iranians in the 1950′s to pose as Communists and stage bombings in Iran in order to turn the country against its democratically-elected prime minister.
(9) The Turkish Prime Minister admitted that the Turkish government carried out the 1955 bombing on a Turkish consulate in Greece – also damaging the nearby birthplace of the founder of modern Turkey – and blamed it on Greece, for the purpose of inciting and justifying anti-Greek violence.
(10) The British Prime Minister admitted to his defense secretary that he and American president Dwight Eisenhower approved a plan in 1957 to carry out attacks in Syria and blame it on the Syrian government as a way to effect regime change.
(11-21) The former Italian Prime Minister, an Italian judge, and the former head of Italian counterintelligence admit that NATO, with the help of the Pentagon and CIA, carried out terror bombings in Italy and other European countries in the 1950s and blamed the communists, in order to rally people’s support for their governments in Europe in their fight against communism.
As one participant in this formerly-secret program stated: « You had to attack civilians, people, women, children, innocent people, unknown people far removed from any political game. The reason was quite simple. They were supposed to force these people, the Italian public, to turn to the state to ask for greater security » (and see this) (Italy and other European countries subject to the terror campaign had joined NATO before the bombings occurred). And watch this BBC special.
They also allegedly carried out terror attacks in France, Belgium, Denmark, Germany, Greece, the Netherlands, Norway, Portugal, the UK, and other countries.
False flag attacks carried out pursuant tho this program include – by way of example only – the murder of the Turkish Prime Minister (1960), bombings in Portugal (1966), the Piazza Fontana massacre in Italy (1969), terror attacks in Turkey (1971), the Peteano bombing in Italy (1972), shootings in Brescia, Italy and a bombing on an Italian train (1974), shootings in Istanbul, Turkey (1977), the Atocha massacre in Madrid, Spain (1977), the abduction and murder of the Italian Prime Minister (1978), the bombing of the Bologna railway station in Italy (1980), and shooting and killing 28 shoppers in Brabant county, Belgium (1985).
(22) In 1960, American Senator George Smathers suggested that the U.S. launch « a false attack made on Guantanamo Bay which would give us the excuse of actually fomenting a fight which would then give us the excuse to go in and [overthrow Castro] ».
(23) Official State Department documents show that, in 1961, the head of the Joint Chiefs and other high-level officials discussed blowing up a consulate in the Dominican Republic in order to justify an invasion of that country. The plans were not carried out, but they were all discussed as serious proposals.
(24) As admitted by the U.S. government, recently declassified documents show that in 1962, the American Joint Chiefs of Staff signed off on a plan to blow up AMERICAN airplanes (using an elaborate plan involving the switching of airplanes), and also to commit terrorist acts on American soil, and then to blame it on the Cubans in order to justify an invasion of Cuba. See the following ABC news report; the official documents; and watch this interview with the former Washington Investigative Producer for ABC’s World News Tonight with Peter Jennings.
(25) In 1963, the U.S. Department of Defense wrote a paper promoting attacks on nations within the Organization of American States – such as Trinidad-Tobago or Jamaica – and then falsely blaming them on Cuba.
(26) The U.S. Department of Defense even suggested covertly paying a person in the Castro government to attack the United States: « The only area remaining for consideration then would be to bribe one of Castro’s subordinate commanders to initiate an attack on Guantanamo. »
(27) The NSA admits that it lied about what really happened in the Gulf of Tonkin incident in 1964 … manipulating data to make it look like North Vietnamese boats fired on a U.S. ship so as to create a false justification for the Vietnam war.
(28) A U.S. Congressional committee admitted that – as part of its « Cointelpro » campaign – the FBI had used many provocateurs in the 1950s through 1970s to carry out violent acts and falsely blame them on political activists.
(29) A top Turkish general admitted that Turkish forces burned down a mosque on Cyprus in the 1970s and blamed it on their enemy. He explained: « In Special War, certain acts of sabotage are staged and blamed on the enemy to increase public resistance. We did this on Cyprus; we even burnt down a mosque. » In response to the surprised correspondent’s incredulous look the general said, « I am giving an example ».
(30)The German government admitted (and see this) that, in 1978, the German secret service detonated a bomb in the outer wall of a prison and planted « escape tools » on a prisoner – a member of the Red Army Faction – which the secret service wished to frame the bombing on.
(31) A Mossad agent admits that, in 1984, Mossad planted a radio transmitter in Gaddaffi’s compound in Tripoli, Libya which broadcast fake terrorist trasmissions recorded by Mossad, in order to frame Gaddaffi as a terrorist supporter. Ronald Reagan bombed Libya immediately thereafter.
(32) The South African Truth and Reconciliation Council found that, in 1989, the Civil Cooperation Bureau (a covert branch of the South African Defense Force) approached an explosives expert and asked him « to participate in an operation aimed at discrediting the ANC [the African National Congress] by bombing the police vehicle of the investigating officer into the murder incident », thus framing the ANC for the bombing.
(33) An Algerian diplomat and several officers in the Algerian army admit that, in the 1990s, the Algerian army frequently massacred Algerian civilians and then blamed Islamic militants for the killings (and see this video; and Agence France-Presse, 9/27/2002, French Court Dismisses Algerian Defamation Suit Against Author).
(34) The United States Army’s 1994 publication Special Forces Foreign Internal Defense Tactics Techniques and Procedures for Special Forces – updated in 2004 – recommends employing terrorists and using false flag operations to destabilize leftist regimes in Latin America. False flag terrorist attacks were carried out in Latin America and other regions as part of the CIA’s « Dirty Wars« . And see this.
(35) An Indonesian fact-finding team investigated violent riots which occurred in 1998, and determined that « elements of the military had been involved in the riots, some of which were deliberately provoked« .
(36) Senior Russian Senior military and intelligence officers admit that the KGB blew up Russian apartment buildings in 1999 and falsely blamed it on Chechens, in order to justify an invasion of Chechnya (and see this report and this discussion).
(37) According to the Washington Post, Indonesian police admit that the Indonesian military killed American teachers in Papua in 2002 and blamed the murders on a Papuan separatist group in order to get that group listed as a terrorist organization.
(38)The well-respected former Indonesian president also admits that the government probably had a role in the Bali bombings.
(39) As reported by BBC, the New York Times, and Associated Press, Macedonian officials admit that the government murdered 7 innocent immigrants in cold blood and pretended that they were Al Qaeda soldiers attempting to assassinate Macedonian police, in order to join the « war on terror ».
(40) Senior police officials in Genoa, Italy admitted that – in July 2001, at the G8 summit in Genoa – planted two Molotov cocktails and faked the stabbing of a police officer, in order to justify a violent crackdown against protesters.
(41) The U.S. falsely blamed Iraq for playing a role in the 9/11 attacks – as shown by a memo from the defense secretary – as one of the main justifications for launching the Iraq war. Even after the 9/11 Commission admitted that there was no connection, Dick Cheney said that the evidence is « overwhelming » that al Qaeda had a relationship with Saddam Hussein’s regime, that Cheney « probably » had information unavailable to the Commission, and that the media was not ‘doing their homework’ in reporting such ties. Top U.S. government officials now admit that the Iraq war was really launched for oil … not 9/11 or weapons of mass destruction. Despite previous « lone wolf » claims, many U.S. government officials now say that 9/11 was state-sponsored terror; but Iraq was not the state which backed the hijackers. (Many U.S. officials have alleged that 9/11 was a false flag operation by rogue elements of the U.S. government.).
(42) Although the FBI now admits that the 2001 anthrax attacks were carried out by one or more U.S. government scientists, a senior FBI official says that the FBI was actually told to blame the Anthrax attacks on Al Qaeda by White House officials (remember what the anthrax letters looked like). Government officials also confirm that the White House tried to link the anthrax to Iraq as a justification for regime change in that country.
(43) Former Department of Justice lawyer John Yoo suggested in 2005 that the US should go on the offensive against al-Qaeda, having « our intelligence agencies create a false terrorist organization. It could have its own websites, recruitment centers, training camps, and fundraising operations. It could launch fake terrorist operations and claim credit for real terrorist strikes, helping to sow confusion within al-Qaeda’s ranks, causing operatives to doubt others’ identities and to question the validity of communications. »
(44) United Press International reported in June 2005:

U.S. intelligence officers are reporting that some of the insurgents in Iraq are using recent-model Beretta 92 pistols, but the pistols seem to have had their serial numbers erased. The numbers do not appear to have been physically removed; the pistols seem to have come off a production line without any serial numbers. Analysts suggest the lack of serial numbers indicates that the weapons were intended for intelligence operations or terrorist cells with substantial government backing. Analysts speculate that these guns are probably from either Mossad or the CIA. Analysts speculate that agent provocateurs may be using the untraceable weapons even as U.S. authorities use insurgent attacks against civilians as evidence of the illegitimacy of the resistance.

(45) Undercover Israeli soldiers admitted in 2005 to throwing stones at other Israeli soldiers so they could blame it on Palestinians, as an excuse to crack down on peaceful protests by the Palestinians.
(46) Quebec police admitted that, in 2007, thugs carrying rocks to a peaceful protest were actually undercover Quebec police officers (and see this).
(47) At the G20 protests in London in 2009, a British member of parliament saw plain clothes police officers attempting to incite the crowd to violence.
(48) Egyptian politicians admitted (and see this) that government employees looted priceless museum artifacts in 2011 to try to discredit the protesters.
(49) A Colombian army colonel has admitted that his unit murdered 57 civilians, then dressed them in uniforms and claimed they were rebels killed in combat.
(50) The highly-respected writer for the Telegraph Ambrose Evans-Pritchard says that the head of Saudi intelligence – Prince Bandar – recently admitted that the Saudi government controls « Chechen » terrorists.
(51) High-level American sources admitted that the Turkish government – a fellow NATO country – carried out the chemical weapons attacks blamed on the Syrian government; and high-ranking Turkish government admitted on tape plans to carry out attacks and blame it on the Syrian government.
(52) The former Ukrainian security chief admits that the sniper attacks which started the Ukrainian coup were carried out in order to frame others. (53) Britain’s spy agency has admitted (and see this) that it carries out « digital false flag » attacks on targets, framing people by writing offensive or unlawful material … and blaming it on the target. So Common … There’s a Name for It The use of the bully’s trick is so common that it was given a name hundreds of years ago. « False flag terrorism » is defined as a government attacking its own people, then blaming others in order to justify going to war against the people it blames. Or as Wikipedia defines it:

False flag operations are covert operations conducted by governments, corporations, or other organizations, which are designed to appear as if they are being carried out by other entities. The name is derived from the military concept of flying false colors; that is, flying the flag of a country other than one’s own. False flag operations are not limited to war and counter-insurgency operations, and have been used in peace-time; for example, during Italy’s strategy of tension.

The term comes from the old days of wooden ships, when one ship would hang the flag of its enemy before attacking another ship. Because the enemy’s flag, instead of the flag of the real country of the attacking ship, was hung, it was called a « false flag » attack. Indeed, this concept is so well-accepted that rules of engagement for naval, air and land warfare all prohibit false flag attacks. Leaders Throughout History Have Acknowledged False Flags Leaders throughout history have acknowledged the danger of false flags:

« A history of false flag attacks used to manipulate the minds of the people! « In individuals, insanity is rare; but in groups, parties, nations, and epochs it is the rule. » ― Friedrich Nietzsche

« Terrorism is the best political weapon for nothing drives people harder than a fear of sudden death ». – Adolph Hitler

« Why of course the people don’t want war … But after all it is the leaders of the country who determine the policy, and it is always a simple matter to drag the people along, whether it is a democracy, or a fascist dictatorship, or a parliament, or a communist dictatorship … Voice or no voice, the people can always be brought to the bidding of the leaders. That is easy. All you have to do is to tell them they are being attacked, and denounce the pacifists for lack of patriotism and exposing the country to danger. It works the same in any country. » – Hermann Goering, Nazi leader.

« The easiest way to gain control of a population is to carry out acts of terror. [The public] will clamor for such laws if their personal security is threatened ». – Josef Stalin

Source: 53 cases of admitted false flag attacks by governments — Puppet Masters — Sott.net – Washingtons Blog

NEW WORLD: OTAN, QE, Syriza, Ukraine, Israël : Les autoroutes vers le « monde de demain » sont en vue

La terrible crise ukrainienne de 2014 doit être comprise comme une limite infranchissable au-delà de laquelle le « monde d’avant » disparaît quoi qu’il arrive. Il disparaîtra dans le chaos et la radicalisation d’un système qui, ce faisant, cessera d’être lui-même, ou bien il disparaîtra en s’ouvrant aux nouvelles caractéristiques du « monde d’après ». Toute la question est là, simplement résumable à ceci : la guerre ou la paix ? Mais dans tous les cas, le monde d’avant, c’est fini !

Et le fait est que dès que la poussière des combats retombe un peu, on commence enfin à pouvoir apercevoir au loin les paysages du monde de demain et les chemins qui y mènent et répètent parfois l’aspect de véritables autoroutes. Même si notre équipe reste très inquiète sur les obstacles qui peuvent continuer à surgir sur ces chemins, nous estimons que la révélation progressive des paysages d’avenir est une bonne chose. En effet, les grands drames de l’Histoire arrivent souvent lorsque les peuples ou les systèmes ne voient plus d’issue à leurs difficultés.

Ainsi, dans ce numéro, au risque de paraître gravement naïfs, notre équipe a décidé de se concentrer sur ces voies d’avenir qui apparaissent au loin. L’anticipation politique a aussi pour objet de dédramatiser l’avenir. Sans compter que le combat dans lequel nous sommes engagés, et dont la crise ukrainienne est la plus emblématique concrétisation, n’oppose en fait que les forces souhaitant s’engager sur ces voies d’avenir et celles les empêchant.

Notre équipe a choisi de rendre publique la partie de ce numéro du GEAB consacrée à l’analyse de la victoire de Syriza aux législatives grecques.


Syriza : catalyseur de la réforme politico-institutionnelle de l’Europe

Nous avons déjà évoqué le très grand changement que représente l’arrivée de Jean-Claude Juncker à la tête d’une Commission qu’il appelle lui-même celle « de la dernière chance »1, exprimant clairement l’idée qu’en cas d’échec de connexion de l’institution avec les citoyens européens (ou « démocratisation »), c’est le projet de construction européenne tel que voulu par les pères fondateurs2 dans son ensemble qui échouera.

Se combine désormais à cette volonté politique au plus haut de l’édifice européen, celle résultant de l’élection d’un parti non-institutionnel en Grèce, Syriza3, sur la base d’un mandat clair : remettre les institutions européennes au service de l’intérêt des citoyens grecs, intérêt dont on voit déjà à quel point il se recoupe avec celui des citoyens de tous les pays confrontés à l’austérité, Espagne et Portugal au premier plan, mais bien au-delà. Le sentiment de non maîtrise des outils de résolution de crise par tous les citoyens de la zone euro se fait peu à peu jour, et Alexis Tsipras représente clairement un espoir politique pour des segments entiers de citoyens dans toute la zone euro4.

L’arrivée de Syriza, tel un chien dans un jeu de quilles, dans l’ambiance feutrée du système politico-institutionnel européen, est un véritable catalyseur de réforme. Et le fait est que si le système communautaire a appréhendé l’élection de Tsipras (avec, par exemple, les menaces par Angela Merkel d’exclusion de la Grèce de la zone euro5), on ne peut qu’être surpris de l’accueil qui lui est pour le moment réservé6. C’est qu’il semble en fait capable d’enclencher un changement que toutes les catégories d’acteurs européens attendent désormais :

. au printemps 2014, le programme de campagne de Jean-Claude Juncker comportait une proposition portant sur la nécessité de « remplacer la troïka par une structure plus légitimement démocratique et plus comptable de ses actes, basée autour des institutions européennes, avec un contrôle parlementaire renforcé, tant au niveau européen que national ». Mais y serait-il parvenu du haut de la Commission européenne ? Probablement pas. Tsipras arrive donc tel un sauveur, rendant enfin possible la réforme du mécanisme de gestion de la crise et de gouvernance de la zone euro7 ;

. nous avons parlé de Draghi et de son appel voilé pour un mandat reconnecté à la réalité de la crise plutôt qu’à l’application de traités obsolètes ;

. le grand dysfonctionnement bureaucratique européen de ces derniers mois, jugé être le fruit des limites atteintes par la méthode dite « intergouvernementale »8, met également d’accord les fonctionnaires avec Tsipras, susceptible de redonner une direction politique à leur édifice institutionnel ;

. les limites également atteintes par un système financier gavé de liquidités, mais incapable de les injecter dans une économie à l’arrêt, lui permettent de voir d’un bon œil l’opportunité incarnée par Tsipras9 de relance des investissements publics qu’il a lui-même contribué à arrêter en professant l’ultralibéralisme ;

. les politiques nationaux, bloqués dans des gouvernements technocratiques ou d’union nationale depuis six ans, reprennent vie comme on le voit avec le deuxième « coup d’État » politique de Matteo Renzi, mettant fin à l’alliance avec Silvio Berlusconi en renforçant son camp politique par la nomination d’un chef de l’État socialiste10 ;

. et bien entendu, les citoyens qui entendent enfin parler d’une Europe qui débat, réfléchit, cherche des solutions et parle une langue cette fois compréhensible en lieu et place des incessants borborygmes technocratico-financiers auxquels ils ont eu droit jusqu’à présent.

Le seul problème, ce sont encore une fois les médias… Non pas qu’ils soient aussi remontés qu’on aurait pu le craindre contre Syriza, mais plutôt parce qu’ils ont une compréhension extrêmement limitée de l’ampleur des enjeux des négociations en cours entre la Grèce et le reste de la zone euro et de la complexité du projet de réforme qui se noue entre tous ces acteurs (BCE, Eurozone, Grèce, Commission européenne, gouvernements nationaux).

La seule lecture à laquelle nous avons donc droit consiste à deviner si ce qu’il se passe nous rapproche ou nous éloigne d’une rupture de la zone euro. Or, nous le répétons une fois encore : il n’y aura pas de rupture de la zone euro ! Pas de Grexit (ni de Brexit probablement d’ailleurs, aussi11) : nous nous sommes tous embarqués dans un bateau qui peut aller loin du moment qu’on se donne les moyens d’en occuper la cabine de pilotage. L’Histoire n’a pas été dotée d’une touche Rewind à laquelle seuls les idéologues et les démagogues tentent de faire croire leurs ouailles : le bateau a quitté la rive, et ceux qui en descendront se noieront et feront chavirer les autres12.

Le processus enclenché par Tsipras n’est ni plus ni moins celui d’un changement complet du mode de fonctionnement de la zone euro. Le système de la troïka (FMI, BCE, Commission) a été révoqué, Tsipras exige de négocier avec les représentants élus de la zone euro13, un nouveau mécanisme de gouvernance plus légitime de la zone euro va devoir être inventé, en plus des solutions propres à la crise grecque. De tels objectifs ne risquent pas d’être résolus en un tournemain, pas plus que la paix en Ukraine et entre l’Europe et la Russie. Nous assistons à l’accouchement lent et douloureux de l’Europe et du monde de demain, avec tous les risques qu’un accouchement non médicalisé (faute de toute anticipation) comporte.

Les principaux obstacles à la négociation sont essentiellement les suivants : la BCE, qui n’a bien évidemment pas mandat à accéder à la requête d’un seul État et attend donc une décision collégiale de la part de l’ensemble de la zone euro ; l’Allemagne qui perd la domination – toute relative, d’ailleurs – qu’elle avait de la gestion de la zone euro (sachant que cette position dominante l’embarrassait plutôt qu’autre chose et qu’elle l’abandonnera avec plaisir du moment que le prochain mécanisme la rassure) ; l’incapacité structurelle du carcan politico-institutionnel actuel à la moindre réforme (qui obligera à aller jusqu’à la rupture) ; l’influence d’innombrables agendas cachés qui y perdront forcément dans le cadre d’une mise sous contrôle politique du système actuel14.

En ce qui concerne les Allemands, tout comme les Français l’ont prouvé dans un récent sondage15, et bien plus que Merkel ne l’imagine, ils sont certainement faciles à convaincre de la mise en place d’un système de solidarité pour sortir la Grèce de l’ornière, conscients qu’ils sont que la résolution de la crise grecque ne serait pas une bonne nouvelle seulement pour les Grecs. C’est d’ailleurs cette zone euro là qu’il s’agit d’inventer : un vrai Euroland fondé sur la solidarité et les logiques gagnant-gagnant.

Il est une chose qui n’est pas beaucoup commentée dans la victoire de Syriza. Là où nos médias passent leur temps à analyser que les problèmes économiques traversés depuis six ans par la zone euro vont faire monter l’extrémisme politique, la xénophobie, le rejet de l’Europe et de la démocratie, on voit avec Syriza et Podemos, par exemple, que les opinions publiques européennes tiennent remarquablement bien le choc, se refusant dans la mesure du possible à opter pour les solutions radicales16 et se ruant en revanche sur tout ce qui semble représenter une alternative, certes, mais raisonnable avant tout. Notre équipe met cette grande fiabilité collective des peuples européens sur le compte du désenclavement idéologique permis par Internet et l’accès « désintermédié » à l’information. Ni les politiques, ni les médias ne peuvent plus prendre en otages les opinions publiques interconnectées17.

Source: http://geab.eu/otan-qe-syriza-ukraine-israel-les-autoroutes/

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1 Source : Euractiv, 22/10/2014.

2 Soit, suivant des principes de communauté d’États, des objectifs de paix et de prospérité partagées et au moyen d’une gouvernance démocratique.

3 Source : BBC, 25/01/2015.

4 Source : Euractiv, 04/02/2015.

5 Source : Le Figaro, 04/01/2015.

6 L’année 2014 a appris la prudence à notre équipe qui sait désormais que les bonnes nouvelles provoquent des irruptions brutales de mauvaises nouvelles. En ce qui concerne Syriza, nous nous concentrons dans le présent numéro sur le potentiel de sortie de crise que son élection véhicule. Mais nous sommes parfaitement lucides sur les tentatives que certains intérêts obscurs ou réflexes bureaucratiques pourraient susciter afin de bloquer les développements qui se mettent en place. Cela va de l’incapacité du système à accéder aux demandes de Tsipras à des risques de tentative de déstabilisation du pays. Source : Club Newropeans, 04/02/2015.

7 Source : Le Monde, 02/02/2015.

8 « Nous sommes tués par l’intergouvernementalisme », nous disait récemment un responsable de la zone euro. La « méthode intergouvernementale » fait référence à ce système de prise de décision à 28 sur des logiques d’intérêts nationaux, qui s’oppose à la « méthode communautaire » qui placerait la prise de décision aux mains du seul niveau européen, les deux méthodes espérant faire l’économie de la démocratie qui consisterait à fonder le système décisionnel européen dans la volonté des peuples européens.

9 C’est ainsi que la Banque d’Angleterre évoque la nécessité de sortir de la politique d’austérité quelques jours après l’élection de Tsipras. Source : The Guardian, 28/01/2015.

10 Source : Bloomberg, 30/01/2015.

11 Contrairement là encore à ce que les médias comprennent, un référendum britannique sur une sortie de l’UE se conclura par un refus (des sondages l’ont déjà montré) et tout le levier de chantage britannique sur l’UE prendra fin. Source : EUObserver, 23/10/2014.

12 La perspective de sortie de l’euro est un levier de négociation plutôt qu’autre chose. Quand on voit à quel point le système politique, institutionnel et financier européen vit dans la terreur de la moindre décision susceptible de faire baisser les bourses, on ne les imagine vraiment pas excluant l’un de ses membres ! La bonne nouvelle, c’est qu’ils vont donc devoir trouver un accord.

13 Source : BBC, 30/01/2015.

14 Mais sur ce dernier point, nous avons déjà fait remarquer qu’un système institutionnel qui dysfonctionne ne peut même plus servir les lobbies. L’enjeu devient dès lors commun de relancer la machine.

15 « Seules 15% des personnes interrogées se montrent favorables à un maintien de la dette grecque et des échéances de remboursement actuelles ». Source : Les Echos, 04/02/2015.

16 En dehors des inévitables minorités et des effets liés à l’absence d’alternative entre partis institutionnels et partis extrémistes… En France ou en Angleterre, par exemple.

17 On l’a vu aussi dans la couverture médiatique occidentale de la crise ukrainienne, très peu objective et extrêmement va-t-en-guerre, qui a laissé les populations pour le moins sceptiques.

WASHINGTON: Le coup d’État raté au Vénézuela

Le président Obama avec son conseiller pour l’Amérique latine, Ricardo Zuñiga, et la conseillère nationale de sécurité, Susan Rice. © Maison-Blanche
Une nouvelle fois, l’administration Obama a tenté de changer par la force un régime politique qui lui résiste. Le 12 février, un avion d’Academi (ex-Blackwater) maquillé en aéronef de l’armée vénézuélienne devait bombarder le palais présidentiel et tuer le président Nicolas Maduro. Les comploteurs avaient prévu de placer au pouvoir l’ex-députée María Corina Machado et de la faire immédiatement acclamer par d’anciens présidents latino-américains.

Le président Obama avait prévenu. Dans sa nouvelle doctrine de Défense (National Security Strategy), il écrivait : « Nous nous tenons aux côtés des citoyens dont le plein exercice de la démocratie est en danger, tel que les Vénézuéliens ». Or, le Venezuela étant, depuis l’adoption de la constitution de 1999, l’un des États les plus démocratiques au monde, cette phrase laissait présager du pire pour l’empêcher de poursuivre dans sa voie d’indépendance et de redistribution des richesses.

C’était le 6 février 2015. Washington terminait de mettre au point le renversement des institutions démocratiques du Venezuela. Le coup d’État avait été planifié pour le 12 février.

L’« Opération Jéricho » était supervisée par le Conseil national de sécurité (NSC), sous l’autorité de Ricardo Zuñiga. Ce « diplomate » est le petit fils du président homonyme du Parti national du Honduras qui organisa les putschs de 1963 et de 1972 en faveur du général López Arellano. Il dirigea la station de la CIA à La Havane (2009-11) où il recruta des agents et les finança pour former l’opposition à Fidel Castro tout en négociant la reprise des relations diplomatiques avec Cuba (finalement conclue en 2014).

Comme toujours dans ce type d’opération, Washington veille à ne pas paraître impliqué dans les événements qu’il dirige. La CIA agit au travers d’organisations prétendument non-gouvernementales pour organiser les putschistes : la National Endowment for Democracy et ses deux pseudopodes de droite (International Republican Institute) et de gauche (National Democratic Institute), Freddom House, et l’International Center for Non-Profit Law. En outre, les États-Unis sollicitent toujours leurs alliés pour sous-traiter certaines parties du coup, en l’occurrence au moins l’Allemagne (chargée de la protection des ressortissants de l’Otan durant le coup), le Canada (chargé de contrôler l’aéroport international civil de Caracas), Israël (chargé des assassinats de personnalités chavistes) et le Royaume-uni (chargé de la propagande des putschistes). Enfin, ils mobilisent leurs réseaux politiques qui se tiennent prêts à reconnaître les putschistes : à Washington le sénateur Marco Rubio, au Chili l’ancien président Sebastián Piñera, en Colombie les anciens présidents Álvaro Uribe Vélez et Andrés Pastrana, au Mexique les anciens présidents Felipe Calderón et Vicente Fox, en Espagne l’ancien président du gouvernement José María Aznar.

Pour justifier du putsch, la Maison-Blanche avait encouragé de grandes sociétés vénézuéliennes à entreposer plutôt qu’à distribuer des marchandises de première nécessité. L’idée était de provoquer des files d’attente devant des commerces, puis d’infiltrer des agents dans la foule pour provoquer des émeutes. En réalité, s’il y a bien eu des problèmes d’approvisionnement en janvier-février et des queues devant des magasins, jamais les Vénézuéliens n’attaquèrent de commerces.

Pour renforcer son action économique, le président Obama avait signé, le 18 décembre 2014, une loi imposant de nouvelles sanctions

Ancien numéro 2 de l’Isaf en Afghanistan, le général Thomas W. Geary est aujourd’hui chargé du Renseignement au SouthCom.

contre le Venezuela et plusieurs de ses dirigeants. Officiellement, il s’agissait de sanctionner les personnalités ayant réprimé les protestations estudiantines. En réalité, depuis le début de l’année, Washington payait un salaire —quatre fois supérieur au revenu moyen— à des gangs pour qu’ils attaquent les forces de l’ordre. Les pseudos-étudiants avaient ainsi tué 43 personnes en quelques mois et semaient la terreur dans les rues de la capitale.

L’action militaire était supervisée par le général Thomas W. Geary, depuis le SouthCom à Miami, et Rebecca Chavez, depuis le Pentagone, et sous-traitée à l’armée privée Academi (ex-Blackwater) ; une société désormais administrée par l’amiral Bobby R. Inman (ancien patron de la NSA) et John Ashcroft (l’ancien Attorney General de l’administration Bush). Un Super Tucano, immatriculé N314TG, acheté par la firme de Virginie en 2008 pour assassiner Raul Reyes, le n°2 des Farc de Colombie, devait être maquillé en avion de l’armée vénézuélienne. Il devait bombarder le palais présidentiel de Miraflores et d’autres cibles parmi une douzaine pré-déterminée, comprenant le ministère de la Défense, la direction du Renseignement et la chaîne de télévision de l’ALBA, TeleSur. L’avion étant stationné en Colombie, le QG opérationnel de « Jéricho » avait été installé à l’ambassade des États-Unis à Bogota avec la participation de l’ambassadeur Kevin Whitaker et de son adjoint Benjamin Ziff.

Quelques officiers supérieurs, en active ou à la retraite, avaient enregistré à l’avance un message à la Nation dans lequel ils annonçaient avoir pris le pouvoir afin de rétablir l’ordre. Ils était prévu qu’ils souscrivent au plan de transition, publié le 12 février au matin par El Nacional et rédigé par le département d’État US. Un nouveau gouvernement aurait été formé, conduit pas l’ancienne députée María Corina Machado.

Le coup d’État devait placer au pouvoir María Corina Machado. Le 26 janvier, elle recevait à Caracas ses principaux complices étrangers.

María Corina Machado fut la président de Súmate, l’association qui organisa et perdit le référendum révocatoire contre Hugo Chávez Frias, en 2004, déjà avec l’argent de la National Endowment for Democracy (NED) et les services du publicitaire français Jacques Séguéla. Malgré sa défaite, elle fut reçue avec les honneurs par le président George W. Bush, dans le Bureau ovale, le 31 mai 2005. Élue représentante de l’État de Miranda en 2011, elle était soudain apparue, le 21 mars 2014 comme chef de la délégation du Panama à l’Organisation des États américains (OEA). Elle avait immédiatement été démise de ses fonctions de député pour violation des articles 149 et 191 de la Constitution.

Pour faciliter la coordination du coup, María Corina Machado organisa à Caracas, le 26 janvier, un colloque, « Pouvoir citoyen et Démocratie aujourd’hui », auquel participèrent la plupart des personnalités vénézuéliennes et étrangères impliquées.

Pas de chance, le Renseignement militaire vénézuélien surveillait des personnalités soupçonnées d’avoir fomenté un précédent complot visant à assassiner le président Maduro. En mai dernier, le procureur de Caracas avait accusé María Corina Machado, le gouverneur Henrique Salas Römer, l’ancien diplomate Diego Arria, l’avocat Gustavo Tarre Birceño, le banquier Eligio Cedeño et l’homme d’affaire Pedro M. Burelli, mais ils récusèrent les e-mails, prétendant qu’ils avaient été falsifiés par le Renseignement militaire. Bien sûr, ils étaient tous de mèche.

En pistant ces conspirateurs, le Renseignement militaire découvrit l’« Opération Jéricho ». Dans la nuit du 11 février, les principaux leaders du complot et un agent du Mossad étaient arrêtés et la sécurité aérienne renforcée. D’autres étaient récupérés le 12. Le 20, des aveux obtenus permirent d’arrêter un complice, le maire de Caracas, Antonio Ledezma.


Le maire de Caracas, Antonio Ledezma, était l’agent de liaison avec Israël. Il s’était rendu secrétement à Tel-Aviv, le 18 mai 2012 pour y rencontrer Benjamin Netanyahu et Avigdor Lieberman. Il représentait le chef de l’opposition vénézuélienne, Henrique Capriles Radonski.

Le président Nicolas Maduro intervenait immédiatement à la télévision pour dénoncer les conspirateurs. Tandis qu’à Washington, la porte-parole du département d’État faisait rire les journalistes qui se souvenaient du coup organisé par Obama au Honduras en 2009 —pour l’Amérique latine—, ou plus récemment de la tentative de coup en Macédoine, en janvier 2015 —pour les reste du monde—, en déclarant :

« Ces accusations, comme toutes les précédentes, sont ridicules. C’est une question de politique de longue date, les États-Unis ne soutiennent pas les transitions politiques par des moyens non constitutionnels. Les transitions politiques doivent être démocratiques, constitutionnelles, pacifiques et légales. Nous avons vu à plusieurs reprises que le gouvernement vénézuélien tente de détourner l’attention de ses propres actions en accusant les États-Unis ou d’autres membres de la communauté internationale pour les événements à l’intérieur du Venezuela. Ces efforts reflètent un manque de sérieux de la part du gouvernement du Venezuela pour faire face à la grave situation à laquelle il est confronté. »

Pour les Vénézuéliens, ce coup d’État manqué pose une grave question : comment faire vivre la démocratie, si les principaux leaders de l’opposition se retrouvent en prison pour les crimes qu’ils s’apprêtaient à commettre contre la démocratie ?

Pour ceux qui pensent, à tort, que les États-Unis ont changé, qu’ils ne sont plus une puissance impérialiste et qu’ils défendent désormais la démocratie dans le monde, l’« Opération Jéricho » est un sujet de réflexion inépuisable.

Sources

[1] « Opération manquée au Venezuela », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 mai 2002.

[2] « Notre ami Danilo Anderson assassiné à Caracas », « La CIA derrière l’assassinat de Danilo Anderson ? », par Marcelo Larrea, Réseau Voltaire, 19 novembre et 1er décembre 2004. « FBI and CIA identified as helping Plan Venezuelan Prosecutor’s Murder« , by Alessandro Parma, Voltaire Network, 11 November 2005.

[3] « Venezuela : conclusion d’une année déterminante », par Romain Migus, Réseau Voltaire, 10 octobre 2008. Voir aussi la réponse Gene Sharp à nos accusations : « L’Albert Einstein Institution : la non-violence version CIA », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 juin 2007.

[4] « États-Unis contre Venezuela : la Guerre froide devient chaude », par Nil Nikandrov, Traduction Roger Lagassé, Strategic Culture Foundation (Russie), Réseau Voltaire, 10 mars 2014. « Las « guarimbas » de Venezuela : derecha embozada », por Martín Esparza Flores, Contralínea (México), Red Voltaire , 28 de abril de 2014.

UKRAINE: Que cache le durcissement de la rhétorique de Porochenko?

Auteur: Varjag – Fort Russ

© Inconnu
 

Il n’est pas nécessaire de lire l’article [le lien du blog renvoie à un article en russe décrivant les dernières mesures du gouvernement ukrainien, dont le durcissement de la rhétorique contre la Russie, la fermeture des frontières et l’intensification de la censure], mais la question qu’il pose est tout à fait justifiée et nous en connaissons la réponse. Porochenko voulait un peu de calme, il voulait l’ordre dont il a besoin pour se maintenir au pouvoir, mais tout est hors de contrôle. A tel point que le ministre des Affaires étrangères se permet de dire que l’Ukraine est prête à mener une véritable guerre contre la Russie.

Tout est très simple :

Ce que veut Porochenko n’a plus d’importance. L’économie s’effondre, les entreprises stratégiques du pays sont en train de mourir, il n’y a pas d’argent et il n’y en aura pas. Les sponsors de l’Ukraine, dans lesquels il avait placé ses espoirs l’insultent désormais sans ambages – les Européens se contentent de lui conseiller de rendre l’Ukraine plus attractive aux investisseurs, et les Etats-Unis lui font remarquer que les Ukrainiens utilisent très mal leurs ressources : on le voit, pas la moindre chance d’aide réelle à l’horizon. En outre, les mines de charbon sont sur le point de fermer et un mineur affamé est un animal dangereux.

Fort à propos, M. Azarov suggère la création d’un gouvernement ukrainien en exil, et Azarov n’est pas Ianoukovitch, on peut lui faire confiance au point que bon nombre d’oligarques ukrainiens pourraient être tentés de jouer au fils prodigue et d’aller solliciter son pardon, ce qui sonnerait le glas de Porochenko. D’autre part le bruit court sur le Maïdanek* [le Maïdanek était un camp de concentration allemand en Pologne, et le Maïdan, eh bien, je ne vous fais pas de dessin] qu’il est peut-être temps de changer de président. Mais pas pour Iatseniouk ou le pasteur [Tourtchinov] (qui semblent tous les deux répugner à accepter cet honneur), mais plutôt le [commandant du bataillon Azov] Biletsky, qui se prépare déjà à devenir maire de Kiev [ici le lien (en russe) vers un assez long article, un des nombreux articles parus dans la presse ukrainienne ces derniers jours sur la campagne de Biletsky pour se faire élire maire de Kiev].

Ni l’Allemagne ni la France, pour les beaux yeux de qui Porochenko est allé à Minsk, ne l’aideront. Ni en lui donnant de l’argent, c’est évident (la Grèce est plus importante), ni en le soutenant politiquement. Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient faire, et maintenant le mieux qu’ils ont à faire est de ne rien faire du tout. A part expliquer qu’ils ont été amèrement déçus par Porochenko [ici le lien (en russe) vers un article décrivant l’effondrement moral de l’armée ukrainienne (FAU) après Debaltsevo]. Mais les États-Unis qui tiennent le Maïdanek étroitement en laisse, et ont considéré la soumission de leur esclave devant la Frau et le Monsieur** comme une tentative de desserrer la mainmise des États-Unis, ont déjà donné un peu de mou à la laisse en organisant le QG unifié [référence au QG mis en place par les volontaires des milices de Semenchenko et apparemment aussi de Yarosh, indépendamment du gouvernement, NdT]. Puis, après avoir fait bien peur à Porochenko, ils ont fait un peu marche arrière, mais ce dernier a reçu le message cinq sur cinq et il a durci sa position.

Honnêtement, je n’ai aucune idée de quoi ce gang de rats est capable maintenant qu’il est acculé. Ils n’ont pas de limites, mais je pense qu’ils bluffent quand ils parlent de guerre avec une puissance nucléaire [une référence au vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères disant qu’il y était prêt dans une interview à Radio-Canada]. Probablement. Mais les accusations que la milice se prépare à prendre Marioupol sont une provocation évidente, ce qui suggère clairement que très bientôt Porochenko jettera tous les accords par-dessus bord et enverra ce qu’il lui reste de troupes à l’abattoir. En sachant très bien comment ça finira. Dans l’espoir que les États-Unis interviendront d’une manière ou d’une autre. Mais on n’en est pas encore là. Pour le moment…

Pour le moment, à en juger par tout ce qui se passe, l’Ukraine se dirige vers un régime de terreur. Ce n’est pas par hasard que les médias de la junte se penchent sur la question de savoir où se trouvent les milliers de titushki [les voyous, employés par le gouvernement de Ianoukovitch pour briser les manifestations, et dont beaucoup de participants sincères du Maïdan se plaignaient à juste titre]. Et nous apprenons qu’ils ne sont allés nulle part. Qu’ils se sont dispersés en attendant des temps meilleurs. Étant donné que l’on peut accuser n’importe qui d’être un titushka, il n’est pas difficile de deviner où ça nous mène. De la même manière, ce n’est pas pour rien que le gouvernement ukrainien a supprimé de facto la liberté de circulation et a fermé les frontières. On ne peut plus compter sur la protection de la loi : Tourtchinov a quasiment interdit aux juges de quitter le pays [ici le lien vers un article traitant du projet d’effectuer une purge chez les juges, qui commence par une enquête sur ceux qui ont refusé de soutenir l’interdiction du Parti communiste ukrainien]. Nul doute que les juges ont bien reçu le message.

Voilà où on en est. Je dois admettre que la situation se développe plus rapidement que je ne m’y attendais.

Commentaire de J. Hawk , traducteur du russe à l’anglais

Moi aussi! Mais je ne suis pas d’accord avec l’interprétation donnée ici du rôle des États-Unis. Semenchenko et Yarosh sont de vrais voyous que personne ne peut contrôler. Leurs efforts pour créer un QG de coordination parallèle ont été accueillis par la mise en demeure du MVD (ministère de l’Intérieur russe), appuyé en cela par la majorité des commandants de bataillons de volontaires, d’y renoncer tout de suite. Fait révélateur, Biletsky ne s’est pas joint à l’initiative. Mais c’est par l’intermédiaire de la clique Tourtchinov / Avakov / Nalivaychenko / Iatseniouk (et les bataillons de volontaires qui reconnaissent leur autorité – Semenchenko est l’exception ici) que les États-Unis influencent la politique ukrainienne. Le durcissement de la rhétorique et des politiques a peu à voir avec Semenchenko et Yarosh – ces deux-là peuvent être facilement écrasés par les forces combinées du MVD et des bataillons de volontaires fidèles.

Je ne pense pas non plus que Porochenko va lancer, une fois de plus, les restes de son armée contre la Novorussie pour provoquer une intervention américaine, comme le prédit Varjag, en tous cas pas dans l’immédiat. La junte est douloureusement consciente de l’ampleur de sa défaite. Elle sait qu’il lui faudrait d’abord reconstituer ses forces armées – c’est pourquoi ses représentants parcourent la planète en mendiant des armes de précision. Malheureusement, les États-Unis n’aiment pas donner des armes aux perdants, et c’est ce à quoi ressemblent les FAU, même dans les médias états-uniens, après Debaltsevo. Sans oublier que, désormais, Porochenko et son général en chef Muzhenko n’ont plus aucune crédibilité. Il n’est même pas sûr que l’armée leur obéirait s’ils lui ordonnaient d’attaquer à nouveau. Et que se passerait-il si elle subissait une NOUVELLE défaite? Cela me semble bien trop risqué. Je parie pour la répression intérieure et la terreur d’État.

Oui, l’instauration de la terreur est ce qu’il y a de plus vraisemblable – la junte est blessée, elle est de plus en plus impopulaire, et maintenant sa violence va se retourner contre ceux qui sont encore sous son contrôle, puisque le projet initial d’établir sa domination en détruisant la Novorussie a échoué. Mais le règne de la terreur doit être justifié, et la justification est toute trouvée : la Russie est toujours l’ennemi, et tous ceux qui critiquent la junte ne peuvent être que des traîtres pro-russes.

Notes :

*Maïdan où il y a des Nazis comme à Maidanek.
**En français dans le texte

Traduit de l’anglais par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone

KIEV: L’Ukraine se prépare à une « guerre d’envergure » contre la Russie et a besoin d’armes canadiennes

Selon le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères Vadim Pristaïko, l’Ukraine demande des armes au Canada pour mener une guerre contre la Russie.

L’Ukraine se prépare à une « guerre d’envergure » contre la Russie et a besoin d’armes canadiennes, a annoncé samedi le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères Vadim Pristaïko à la radio canadienne CBC.

« L’enjeu est de taille. Nous ne voulons pas faire peur à tout le monde, mais nous nous préparons à une guerre d’envergure », a indiqué M.Pristaïko.

Selon le vice-ministre, l’assistance accordée par le Canada à Kiev dans la formation de soldats ukrainiens ne suffit plus. « Nous souhaitons que le Canada envoie des armes létales en Ukraine », a-t-il déclaré.M.Pristaïko a en outre rappelé que son pays avait besoin d’aide financière promise par le Canada et le Japon.

Les autorités ukrainiennes ont adressé plusieurs demandes d’armes aux Etats-Unis et à d’autres pays. La conseillère à la sécurité nationale du président américain, Susan Rice, a déclaré le 6 février que l’administration d’Obama étudiait la possibilité d’apporter une aide militaire directe à l’Ukraine. Moscou a mis en garde Washington contre cette démarche, soulignant qu’elle finirait par accentuer l’escalade du conflit.

La plupart des hommes politiques européens se sont prononcés contre les livraisons d’armes à l’Ukraine. La Chambre des représentants du Congrès américain avait antérieurement présenté un projet de loi sur l’octroi d’aide militaire à l’Ukraine d’ici 2017, qui prévoit notamment la livraison d’armes pour un milliard de dollars.Kiev mène depuis le 15 avril dernier une opération militaire d’envergure en vue de réprimer la révolte qui a éclaté dans le Donbass suite au renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch en février 2014. Selon l’Onu, le conflit en Ukraine a fait près de 5.700 morts.

Le 12 février à Minsk, les pays faisant partie du « format Normandie » (Russie, Ukraine, France et Allemagne) ont signé un texte destiné à mettre un terme au conflit dans le Donbass. L’accord engage notamment l’armée ukrainienne à retirer ses armes lourdes de la ligne de confrontation actuelle et les insurgés, de la ligne fixée dans les accords de Minsk de septembre 2014.

SURVEILLANCE: Big Brother débarque au Canada

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Ils ne pourront pas nous tuer, ni nous blesser, ni «violer notre intégrité sexuelle». Mais voilà: le Premier ministre vient tout juste d’introduire une nouvelle loi antiterroriste qui pourrait permettre aux agents du SCRS de faire tout ce qu’ils veulent. À moins que nous ne reléguions cette mesure digne de Big Brother au rang d’intouchable de la politique.

Pire encore, Stephen Harper utilise la peur du terrorisme pour donner à notre agence d’espionnage de nouveaux pouvoirs insensés: elle pourra obtenir des mandats secrets pour entrer dans nos salons, dans nos bureaux, copier ou prendre des documents et même installer des dispositifs de surveillance. Mais nous pouvons lui montrer que nous ne laisserons pas ces craintes montées de toutes pièces piétiner nos libertés.

Source: avaaz.org

Les libéraux comme les conservateurs prévoient d’adopter la loi – et le seul moyen de les arrêter est de leur montrer que les Canadiens tiennent à leurs libertés plus qu’ils ne cèdent à la peur. Lorsque nous aurons rassemblé 50 000 signatures, nous bâtirons une coalition non partisane de Canadiens défenseurs de la liberté, et nous utiliserons toutes les stratégies possibles pour persuader députés et sénateurs de se désolidariser des consignes de leur parti. Cliquez maintenant pour rejoindre le mouvement:

https://secure.avaaz.org/fr/canada_secret_police/?bOcKthb&v=53766

En 2006, le Premier ministre Stephen Harper nous avait prévenus: «Vous ne reconnaîtrez pas le Canada lorsque mon travail sera achevé». Aujourd’hui, il honore sa promesse. Avec ce texte, des manifestations pacifiques qui vont à l’encontre d’une loi et mettent en jeu la stabilité économique du pays – les mobilisations contre un certain oléoduc dédié aux sables bitumineux, par exemple – pourraient être considérées comme des actes terroristes. La paranoïa entretenue par Stephen Harper menace nos libertés. Mais nous pouvons faire de cette loi un poison politique pour tous les élus qui la soutiennent.

M. Harper laisse entendre que les terribles attentats d’Ottawa et de Saint-Jean-sur-Richelieu rendent cette loi nécessaire. Mais les experts confirment que nos services de sécurité ont déjà toutes les cartes en main pour arrêter les attentats, et il n’y a aucune preuve d’un quelconque lien entre les loups solitaires qui ont perpétré ces attaques et des groupes terroristes.

L’année 2015 sera celle de l’élection fédérale, et les analystes disent que les responsables politiques qui s’opposent à cette loi risquent d’être perçus comme trop laxistes. Si nous leur montrons que c’est faux, que nous ne sacrifierons pas nos libertés fondamentales à la peur, nous pouvons gagner. Cliquez sans attendre pour agir.

https://secure.avaaz.org/fr/canada_secret_police/?bOcKthb&v=53766

Le Premier ministre Stephen Harper nous répète sans relâche que nous sommes en guerre. Aujourd’hui, il essaie de retourner la panique contre nous pour piétiner nos droits. Quand nous sommes ensemble, nous sommes plus forts que la peur. Défions le gouvernement et montrons-lui que lorsque nos libertés sont remises en question, les Canadiens savent se montrer unis.

Avec espoir,

Danny, Jo, Ari, Ricken et toute l’équipe d’Avaaz

SOURCES

Lutte contre le terrorisme: Ottawa renforcera le SCRS (Radio-Canada)
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/politique/2015/01/29/003-federal-loi-terrorisme.shtml

Parliament must reject Harper’s secret policeman bill (Globe and Mail) (en anglais)
http://www.theglobeandmail.com/globe-debate/editorials/parliament-must-
reject-harpers-secret-policeman-bill/article22729037/

Place aux espions surpuissants (Le Devoir)
http://www.ledevoir.com/politique/canada/430548/loi-antiterroriste-place-
aux-espions-surpuissants

C-51: le commissaire à la protection de la vie privée préoccupé (Canoe)
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/politiquefederale/archives/
2015/01/20150131-120247.html

C-51: Un projet de loi «antiterroriste» contre les indépendantistes, les syndicalistes et les environnementalistes (Vigile.net)
http://www.vigile.net/C-51-Un-projet-de-loi-anti

Avaaz est un réseau citoyen mondial de 40 millions de membres
 qui mène des campagnes visant à ce que les opinions et les valeurs des peuples influent sur les décisions mondiales. (“Avaaz” signifie “voix” dans de nombreuses langues). Nos membres sont issus de tous les pays du monde; notre équipe est répartie sur 18 pays et 6 continents et travaille dans 17 langues. Pour découvrir certaines de nos plus grandes campagnes,cliquez ici ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter.

UKRAINE – Debaltseve le calme relatif après la débâcle: vidéos

« Fear and Loathing à Debaltsevo s’intitule cette vidéo réalisée par Steshin & Kots, avec sous-titres en anglais. On y voit, les cqaisses de munitions et les trophées de guerre laissés derrière par les troupes de l’armée de l’Ukraine lors de leur fuite du chaudron de Debalseve, dans l’est du pays.

Les positions perdues de la 128ièm Brigade d’infanterie de l’Armée de l’Ukraine et les restes de leur passage dans la région de Debaltseve.

PLAYLIST DES VIDÉOS LES PLUS RÉCENTES SUR KAZZURA:

RED FLAG: La campagne pour le démantèlement des retraites aux États-Unis, par Andre Damon

Les États et les villes des États-Unis sont engagés partout dans une offensive directe contre les retraites des salariés du secteur public, ou fonctionnaires, qu’ils soient actifs ou déjà à la retraite. Ces attaques sont menées dans le mépris le plus total de la loi et foulent aux pieds les dispositions inscrites dans la constitution et qui protègent des prestations sociales gagnées par les salariés au cours de décennies de dur travail.

Au début du mois, le juge des faillites Christopher Klein a signé un ordre autorisant la ville californienne de Stockton, à poursuivre son projet de réduction drastique des retraites des salariés dans le cadre d’un accord passé en vue de sortir d’une procédure de faillite. L’accord conclu éliminera les prestations de soins de santé des retraités de la ville et réduira les retraites des salariés nouvellement recrutés, tout en augmentant les cotisations de retraite de ceux en activité.

Source: https://www.wsws.org/fr/articles/2015/fev2015/pers-f16.shtml

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Au moment où il a annoncé sa décision d’autoriser les tribunaux des faillites à réduire drastiquement les prestations des retraités, Klein n’a pu cacher son enthousiasme. Il a déclaré que CalPERS, le système de retraite des employés du public de l’État de Californie, « a imposé d’une main de fer son point de vue dans cette affaire. » Mais, s’est-il vanté, il s’est avéré que le fonds de pension « avait une mâchoire de verre. »

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Dans l’Illinois, où le juge itinérant John Belz avait annulé l’année dernière une loi de 2013 qui réduisait les retraites des fonctionnaires, les responsables de l’État sont une fois de plus sur le sentier de la guerre. La procureure générale Lisa Madigan, une démocrate, s’apprête à aller devant la Cour suprême de l’Illinois pour plaider que, bien que la constitution de l’État déclare explicitement que les retraites des salariés du public « ne seront pas diminués ou altérés, » les « pouvoirs de police » de l’État lui permettent de réduire drastiquement au nom de la « sécurité publique » les prestations des retraités actuels.

L’argument se base sur une interprétation autoritaire et absurde du Dixième amendement de la Constitution des États-Unis qui spécifie que « les pouvoirs non délégués aux États-Unis par la Constitution, ni prohibés aux États, sont réservés aux États respectivement, ou au peuple. » Les Démocrates de l’Illinois avancent que cet amendement permet à l’État de supprimer des prestations de retraite qui sont protégées par la constitution sans même passer par un tribunal de faillite.

Si cet argument est accepté par la Cour suprême de l’Illinois, il créera un précédent et permettra à chaque État aux États-Unis de s’en prendre aux retraites des salariés du secteur public.

En Pennsylvanie, l’assemblée législative de l’État est en train de débattre d’un projet de loi qui gèlerait les prestations de retraite des fonctionnaires actifs ou à la retraite et qui remplacerait le régime de retraite des salariés nouvellement recrutés par un plan de style 401(k) [système d’épargne retraite par capitalisation]. A Jacksonville, en Floride, l’Etat projette d’importantes coupes dans les retraites des futurs retraités.

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Ces décisions – et des actions identiques dans d’autres États et villes – font suite au précédent créé par la procédure de faillite de Détroit qui avait débuté en juillet 2013 pour se terminer en novembre dernier. Ces décisions ont totalement justifié les avertissements lancés par le World Socialist Web Site au moment de la demande de mise en faillite.

Le 20 juillet 2013, deux jours après le dépôt de bilan de la ville, le WSWS écrivait :

« Cette demande de mise en faillite a des implications nationales et internationales. Détroit va servir de test pour les autres villes du pays qui se sont retrouvées criblées de dettes du fait de la crise économique. L’utilisation de la bankruptcy court [tribunal fédéral spécifique pour les faillites, privées comme publiques, ndt] pour tailler dans les retraites et l’assurance-santé ouvrira la porte à des attaques du même genre contre des millions d’enseignants, de travailleurs des transports, des services d’assainissement, et d’autres employés municipaux.

« Tout comme la Grèce est devenue le modèle des attaques contre les travailleurs dans toute l’Europe et au-delà, la faillite de Detroit – qui va bien au-delà même des mesures brutales appliquées en Grèce – va établir un mode opératoire pour la prochaine étape des attaques contre la classe ouvrière aux États-Unis et partout ailleurs. Ce qui est en jeu ce sont toutes les avancées obtenues sur plus d’un siècle par la classe ouvrière au prix de luttes et de sacrifices immenses et souvent sanglants. » (Voir : « La faillite de Détroit »)

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L’assaut mené tant au niveau des États qu’au niveau local contre les retraites des salariés du public s’accompagne d’une campagne pour démanteler ce qui reste des retraites dans le secteur privé. En décembre, le Congrès a adopté une loi autorisant les fonds de pension multiple-employeurs à réduire drastiquement les prestations versées aux retraités et a éliminé une jurisprudence fédérale de dizaines d’années spécifiant que les retraites de travailleurs actuellement à la retraite ne pouvaient être réduites.

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L’assaut sur les retraites est entièrement partisane vu que Démocrates et Républicains sont tout aussi implacables les uns que les autres lorsqu’ils s’attaquent à la classe ouvrière. Cette attaque est coordonnée par le gouvernement Obama qui a joué un rôle crucial dans la faillite de Detroit.

La campagne de démantèlement des retraites est l’une des composantes de l’attaque de l’administration Obama sur les salaires et les prestations sociales des travailleurs. Cette attaque inclut aussi le démantèlement des prestations de santé financées par les employeurs sous les auspices de l’Affordable Care Act et l’attaque systématique lancée contre les salaires en 2009 avec la restructuration de l’industrie automobile.

Le sempiternel refrain qui accompagne cette campagne est l’affirmation qu’il « n’y a pas d’argent, que les caisses sont vides » pour payer les retraites. C’est un mensonge.

Même le Washington Post – qui a remarqué un « changement dans le contrat social » alors que « les employeurs, les employeurs privés tout comme les gouvernements, considèrent de plus en plus que la prolifération des coûts de retraite est insupportable » – s’est senti obligé de souligner que « l’offensive pour réduire les prestations de retraite a lieu en dépit non pas seulement d’une longue période de solides rendements boursiers mais aussi d’un rebond de l’immobilier qui devrait alimenter une forte croissance du revenu des villes. »

La hausse spectaculaire des cours boursiers a été alimentée par des cadeaux à hauteur de milliers de milliards de dollars aux banques, à qui on a fourni un flux ininterrompu d’argent quasi gratuit. Dans le même temps, des centaines de milliards de dollars ont été débloqués pour financer des opérations militaires dans le monde entier alimentées par l’incessante course à l’hégémonie mondiale de la classe dirigeante américaine. Ce qui doit être payé par un renversement historique de la position sociale de la classe ouvrière.

En ce qui concerne la classe dirigeante, les jeunes gens ne devraient pas avoir d’avenir, les travailleurs devraient vivre avec des salaires de misère, les chômeurs devraient mourir de faim et les personnes âgées devraient mourir prématurément.

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Ce qui est le plus extraordinaire, c’est l’absence de résistance organisée. Ici, les syndicats qui se sont depuis longtemps transformés en entreprises commerciales, jouent un rôle essentiel. Ils ont collaboré à tous les stades avec les Démocrates et les Républicains pour saper et attaquer les retraites. Le syndicat des Teamsters, par exemple, a pleinement soutenu la loi fédérale autorisant les fonds de pension à réduire fortement les prestations. Une multitude de syndicats de l’Illinois appuient la plainte des Démocrates pour réduire les prestations de retraite. Les syndicats jouent un rôle clé dans la répression de l’opposition à la faillite de Détroit.

Ces organisations droitières et les cadres corrompus qui les contrôlent ne s’intéressent qu’à protéger leurs intérêts financiers de gestionnaires des fonds de pension. Pour maintenir le fonds à flot, ils acceptent volontiers de réduire drastiquement les prestations des syndiqués.

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Les tensions sociales atteignent le point de rupture. La grève des travailleurs du secteur pétrolier aux États-Unis, en dépit des efforts entrepris par le syndicat des métallos USW pour l’isoler et la trahir, témoigne de la combattivité et de la détermination grandissantes des travailleurs américains qui ont subi des décennies durant les suppressions d’emplois et les baisses de salaires et des prestations sociales. Pour faire avancer cette lutte, et les nombreuses autres luttes à venir, les travailleurs doivent s’armer d’une nouvelle stratégie politique qui se base sur l’indépendance à l’égard de syndicats favorables au patronat, une rupture avec les Démocrates et le système bipartite du capitalisme américain, ainsi que sur un programme socialiste afin de réorganiser la société dans l’intérêt des besoins sociaux et non des profits privés.

Par Andre Damon (Article original paru le 14 février 2015)

NSA : Espionner les dirigeants européens

Anonymous est apparu pour la première fois sur la toile d’Internet en 2003 comme un groupe de hackers activistes défendant la liberté d’expression et opérant comme un « cerveau digital global anarchiste. » Il s’agit d’un instrument, ou plutôt d’une arme destinée à être utilisée dans la guerre de l’information. Et cette arme a un avantage considérable : il s’est bien souvent avéré difficile de savoir qui l’utilisait vraiment. Pourtant, le problème ne se posait pas lorsqu’Anonymous publiait en 1993 une photo d’Angela Merkel rendant visite au Club Elbterrassen pour y rencontrer quelques skinheads et quelques autres personnages dont l’un exécutait un salut nazi…

Berlin s’était alors fendu d’explications circonstanciées, mais ce n’est pas là le problème. Une photo vieille de plus de 12 ans vient d’être publiée le 9 février dernier, juste avant la visite d’Angela Merkel à Washington, et après sa rencontre avec le président français François Hollande et le président russe Vladimir Poutine à Moscou, une réunion qui a duré plusieurs heures.

En publiant cette photo, Anonymous demandait si, pour diriger l’Allemagne, on pouvait vraiment faire confiance à une femme politique qui fut membre de l’Organisation de la Jeunesse socialiste en Allemagne de l’Est, qui était une espionne de Berlin Est, et qui fricotait avec les nazis.

L’attaque médiatique a été précédée par un évènement notable : la chancelière s’est opposée à l’idée de fournir des armes létales à l’Ukraine. Angela Merkel a pris la parole lors d’une conférence sur la Sécurité à Munich le 7 février pour dire que « la situation de l’Ukraine ne s’améliorera pas en fournissant plus d’armes. » Et elle a réitéré cette affirmation un certain nombre de fois lors de ses récents voyages aux États-Unis et au Canada. Aux USA, ce sont le sénateur John McCain et la secrétaire d’État adjointe aux affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland, qui ont répondu en premier. Le Sénateur a comparé les tractations entre Merkel, Hollande et Poutine à la réunion d’apaisement entre Neville Chamberlin et Adolf Hitler. Mme Nuland a, comme à son habitude, utilisé un langage particulièrement obscène pour qualifier la dirigeante du principal État européen.

Il faut se rappeler aussi que depuis un certain temps, les services secrets américains ont abondamment collecté toute sorte d’informations, par différents moyens, dans le but de pouvoir les utiliser contre la chancelière allemande. On a appris par exemple en octobre 2013 que la NSA (National Security Agency) avait mis sur écoute le téléphone personnel de Mme Merkel, et l’information selon laquelle l’Agence américaine maintenait depuis plus de 10 ans la Chancelière sous surveillance a provoqué un énorme scandale. Mme Merkel a expliqué qu’elle n’attendait ni n’exigeait aucune excuse particulière, mais cette affaire a ouvert une importante brèche dans la confiance mutuelle et il a fallu des efforts importants pour tenter de la restaurer. Les promesses n’ont pas suffi, et la situation imposait des changements. Dans ces circonstances, la Chancelière pouvait difficilement calmer l’indignation générale, mais Washington a fait la sourde oreille sur ce qu’elle disait. L’histoire des enregistrements a finalement été étouffée et il n’y a eu aucun réel changement.

Angela Merkel n’est pas la seule dirigeante européenne à avoir fait l’expérience des pratiques de Washington concernant toute « liberté de pensée » des leaders européens, en particulier quand il s’agit de la Russie. Les exemples ne manquent pas.

La Hongrie, emmenée par son premier ministre Victor Orban, a signé avec la Russie un contrat pour achever la construction de deux centrales nucléaires situées à 100 km de Budapest. Les États-Unis ont [immédiatement] imposé des sanctions contre la Hongrie. Le Sénateur McCain, toujours aussi prompt à dégainer, a qualifié le premier ministre hongrois de « dictateur fasciste ». [Dans le même temps], le président Poutine était attendu à Budapest le 17 février.

L’administration US est aussi insatisfaite de la position de Milos Zeman, le président de la République tchèque, qui a osé demander des preuves que les troupes russes ont bien envahi l’Ukraine, et a appelé les États-Unis et l’Union européenne à mettre fin aux sanctions. Les USA ont alors utilisé leurs réseaux dans le pays pour lancer une vaste campagne discréditant le Président.

Alors qu’il était premier ministre de l’Italie, Silvio Berlusconi n’hésita pas à affirmer que la compréhension mutuelle entre la Russie et les États-Unis était une exigence pour la stabilité en Europe. Il a déclaré que les USA avaient agi de façon irresponsable en déployant des missiles de défense en Pologne et en République tchèque, en reconnaissant l’indépendance du Kosovo, et en poussant la Géorgie et l’Ukraine dans l’OTAN.

Dominique Strauss-Kahn, ex-directeur du fonds monétaire international, a été victime d’une provocation planifiée longtemps à l’avance et organisée contre lui aux États-Unis où il a été accusé d’avoir violé une femme de chambre noire lors de son séjour à New York. Il a dû faire faire à un procès aux États-Unis. On a su par la suite que la femme de chambre avait menti, mais cela est passé totalement inaperçu. Strauss-Kahn a perdu son poste au FMI et n’a pas pu se présenter aux élections présidentielles en France.(*)

Orban, Zeman, Berlusconi, Strauss-Kahn, et maintenant Merkel : tous sont devenus des cibles pour les frappes chirurgicales des armes de l’information US contre les politiciens européens montrant de bien trop grandes velléités d’indépendance en matière de politique étrangère, au goût de Washington.

L’establishment américain pense que l’Europe doit rester sur sa ligne et suivre la politique étrangère US sans aucune variante possible. Selon eux, c’est comme cela que s’obtient la quintessence de la coopération transatlantique. Juste après sa rencontre avec Angela Merkel, le président américain a expliqué lors d’une interview à Vox.com, que les États-Unis étaient obligés d’avoir « la plus puissante armée du monde. »Et il a ajouté « nous devons parfois tordre un peu le bras de certains pays qui ne veulent pas faire ce qu’on leur demande. » La brutalité de cette déclaration ne laisse aucun doute sur le fait que les États-Unis sont prêts à « tordre le bras » de n’importe quel allié qui n’aurait pas les mêmes vues qu’eux sur les différents problèmes dans le monde.

Les alliés (vassaux ?) européens, ou asiatiques peuvent être certain de cela. Le président turc Erdogan est très certainement le prochain sur la liste. On ne lui pardonne pas d’avoir signé avec Poutine l’accord sur le gazoduc « Turkish Stream ». Et on entend clairement le tic-tac de l’horloge.

CANADA – What’s Happening to Canada? An Open Letter to Stephen Harper by Ralph Nader

The Right Honourable Stephen Harper, P.C., M.P.
80 Wellington Street
Ottawa, ON K1A 0A2

Dear Prime Minister:

Many Americans love Canada and the specific benefits that have come to our country from our northern neighbor’s many achievements (see Canada Firsts by Nader, Conacher and Milleron). Unfortunately, your latest proposed legislation—the new anti-terrorism act—is being described by leading Canadian civil liberties scholars as hazardous to Canadian democracy.

Source: http://www.commondreams.org/views/2015/02/18/whats-happening-canada-open-letter-stephen-harper

A central criticism was ably summarized in a February 2015 Globe and Mail editorial titled “Parliament Must Reject Harper’s Secret Policeman Bill,” to wit:

“Prime Minister Stephen Harper never tires of telling Canadians that we are at war with the Islamic State. Under the cloud of fear produced by his repeated hyperbole about the scope and nature of the threat, he now wants to turn our domestic spy agency into something that looks disturbingly like a secret police force.

Canadians should not be willing to accept such an obvious threat to their basic liberties. Our existing laws and our society are strong enough to stand up to the threat of terrorism without compromising our values.”

Particularly noticeable in your announcement were your exaggerated expressions that exceed the paranoia of Washington’s chief attack dog, former vice-president Dick Cheney. Mr. Cheney periodically surfaces to update his pathological war mongering oblivious to facts—past and present—including his criminal war of aggression which devastated Iraq—a country that never threatened the U.S.

You are quoted as saying that “jihadi terrorism is one of the most dangerous enemies our world has ever faced” as a predicate for your gross over-reaction that “violent jihadism seeks to destroy” Canadian “rights.” Really? Pray tell, which rights rooted in Canadian law are “jihadis” fighting in the Middle East to obliterate? You talk like George W. Bush.

How does “jihadism” match up with the lives of tens of millions of innocent civilians, destroyed since 1900 by state terrorism—west and east, north and south—or the continuing efforts seeking to seize or occupy territory?

Reading your apoplectic oratory reminds one of the prior history of your country as one of the world’s peacekeepers from the inspiration of Lester Pearson to the United Nations. That noble pursuit has been replaced by deploying Canadian soldiers in the belligerent service of the American Empire and its boomeranging wars, invasions and attacks that violate our Constitution, statutes and international treaties to which both our countries are signatories.

What has all this post-9/11 loss of American life plus injuries and sickness, in addition to trillions of American tax dollars, accomplished? Has it led to the stability of those nations invaded or attacked by the U.S. and its reluctant western “allies?” Just the opposite, the colossal blowback evidenced by the metastasis of al-Qaeda’s offshoots and similar new groups like the self-styled Islamic state are now proliferating in and threatening over a dozen countries.

Have you digested what is happening in Iraq and why Prime Minister Jean Chrétien said no to Washington? Or now chaotic Libya, which like Iraq never had any presence of Al-Qaeda before the U.S.’s destabilizing military attacks? (See the New York Times’ editorial on February 15, 2015 titled “What Libya’s Unraveling Means”.)

Perhaps you will find a former veteran CIA station chief in Islamabad, Pakistan, Robert L. Grenier more credible. Writing in his just released book: 88 Days to Kandahar: A CIA Diary (Simon & Schuster), he sums up U.S. government policy this way: “Our current abandonment of Afghanistan is the product of a…colossal overreach, from 2005 onwards.” He writes, “in the process we overwhelmed a primitive country, with a largely illiterate population, a tiny agrarian economy, a tribal social structure and nascent national institutions. We triggered massive corruption through our profligacy; convinced a substantial number of Afghans that we were, in fact, occupiers and facilitated the resurgence of the Taliban” (Alissa J. Rubin, Robert L. Grenier’s ‘88 Days to Kandahar,’ New York Times, February 15, 2015).

You may recall George W. Bush’s White House counterterrorism czar, Richard Clarke, who wrote in his 2004 book, Against All Enemies: Inside America’s War on Terror—What Really Happened, “It was as if Osama bin Laden, hidden in some high mountain redoubt, were engaging in long-range mind control of George Bush, chanting, ‘Invade Iraq, you must invade Iraq.’”

Mr. Bush committed sociocide against that country’s twenty-seven million people. Over 1 million innocent Iraqi civilians lost their lives, in addition to millions sick and injured. Refugees have reached five million and growing. He destroyed critical public services and sparked sectarian massacres—massive war crimes, which in turn produce ever-expanding blowbacks.

Canadians might be most concerned about your increased dictatorial policies and practices, as well as this bill’s provision for secret law and courts in the name of fighting terrorism—too vaguely defined. Study what comparable practices have done to the United States – a course that you seem to be mimicking, including the militarization of police forces (see The Walrus, December 2014).

If passed, this act, piled on already stringent legal authority, will expand your national security bureaucracies and their jurisdictional disputes, further encourage dragnet snooping and roundups, fuel fear and suspicion among law-abiding Canadians, stifle free speech and civic action and drain billions of dollars from being used for the necessities of Canadian society. This is not hypothetical. Along with an already frayed social safety net, once the envy of the world, you almost got away with a $30 billion dollar purchase of unneeded costly F-35s (including maintenance) to bail out the failing budget-busting F-35 project in Washington.

You may think that Canadians will fall prey to a politics of fear before an election. But you may be misreading the extent to which Canadians will allow the attachment of their Maple Leaf to the aggressive talons of a hijacked American Eagle.

Canada could be a model for independence against the backdrop of bankrupt American military adventures steeped in big business profits…a model that might help both nations restore their better angels.

Sincerely,

Ralph Nader

KIEV – Ce matin rien ne va plus!, vidéo en direct de la manifestation devant la Banque Nationale!

La population se lève contre les politiques d’austérité faisant peu à peu leur horrible apparition sur fond de guerre et d’instabilité. Dans la capitale, les citoyens se réveillent à la réalité des conséquences des signature aux contrats du FMI, et autres prêteurs sur gages prédateurs! La réalité de leur pays divisé, le fait d’envoyer ses propres enfants combattre leurs voisins dans une guerre asymétrique impossible à gagner pour Kiev, et le moral à zéro, ce jeudi signale une montée des tensions telles que nous en avons vues maintes depuis l’an dernier. Sauf que là, la grogne intensifie, et le gouvernement va devoir adresser les complaintes du peuple et rapidement, sinon il y aura de la casse!

EN DIRECT ce matin devant la Banque Nationale, à Kiev, à partir de 10:00 Heure locale:

Le Maïdan, un an plus tard, sur RT:

Sur le front de Debaltseve pendant ce temps sur Kazzura:

Et des images quyi valent mille mots, de Ruptly TV:

HIGH TECH – Are smart TV’s too smart for our own good?

Big Brother Is Listening: Users Need the Ability To Teach Smart TVs New Lessons

By Parker Higgins –  Feb.11, 2015 – Electronic Frontier Foundation

Est-ce que nos appareils ‘intelligents deviennent trop intelligents pour nos propres biens? Voici ce qui a été glané depuis la production des nouveaux postes de ‘smart télévisions’ de Samsung. Il semble que d’ores et déja rien n’est à l’épreuve des tentacules de Bog Brother!

As the devices in our homes get « smarter, » are they also going to spy on us? That question has led to one sentence in Samsung’s SmartTV privacy policy getting a lot of attention lately:

Please be aware that if your spoken words include personal or other sensitive information, that information will be among the data captured and transmitted to a third party through your use of Voice Recognition.

The comparisons to 1984‘s two-way « telescreens » are straightforward. This kind of language suggests that while you’re watching TV, Big Brother may be watching (or listening to) you. Samsung has taken to its blog for an explanation and edited the policy, but that has not assuaged everybody’s concerns.

To be clear, there are no reports of the captured audio being abused or misused. Samsung has also responded to news reports about the policy by stating it adheres to « industry-standard security safeguards and practices, including data encryption, to secure consumers’ personal information and prevent unauthorized collection or use. »

Still, users are left with little way to verify those security promises, and—as is unfortunately all too common with online services and networked devices—no say in the terms of any tradeoff between privacy and convenience. It may be worthwhile for voice recognition to be performed by a third party instead of on the device itself, but users don’t get a say.

One critical way to address these problems is to make it easier for users, or people acting on behalf of the users, to conduct security research on smart device software, and to develop alternate or modified firmware that fixes vulnerabilities and acts more faithfully on behalf of users. But those activities are under a cloud of legal uncertainty, thanks to Section 1201 of the Digital Millennium Copyright Act. Section 1201 ostensibly exists to give legal backing to the DRM software that wraps up digital media, but—as 16 years of unintended consequences demonstrate—it actually strips users of control over the technology they’ve lawfully purchased, and unfairly limits competition.

Every three years, groups can propose temporary exemptions to Section 1201 in a time- and labor-intensive rulemaking process run by the Copyright Office. (EFF is proposing six classes of exemptions.) The Software Freedom Conservancy, in conjunction with the law firm Tor Ekeland, P.C., has proposed an exemption to allow users to install alternate software on their own smart TVs, without the authorization of the manufacturer.

Security issues on these devices are real. To pick just one example, a group of researchers have demonstrated a vulnerability that allowed the Samsung SmartTV camera to be hijacked to send its data directly to the attackers. Later, those same researchers brought smart TVs to the kids’ section of the Def Con hacker gathering, where a twelve-year-old hacker called Cy-Fi discovered and reported a Samsung SmartTV vulnerability and received a $1000 bounty.

The urgency of this issue is obvious: smart TVs sit in your living room or bedroom, and can have microphones, cameras, and access to your TV-watching habits—which can produce incredibly personal data. If security researchers can’t examine the software these devices run, and developers can’t work on alternatives or modifications, then users are bound by whatever terms their manufacturers want to put forward, and must trust that they’ve been implemented as promised.

Given that these devices are networked and can often be updated remotely, user privacy is at the mercy of not just the manufacturer, but anybody who can convince, coerce, or compromise it, to modify the software or collect additional information.

The stakes only get higher as more of our devices go online and collect more information about us. That a bloated extension to copyright law could jeopardize our ability to own and control these devices is a major problem—and it gets more and more severe each day.

Tout n'est que leçons et seule la connaissance protège