CANADA: Soldats canadiens en Ukraine pour une mission d’entraînement de deux ans

Canada Ukraine

Le premier ministre conservateur Stephen Harper a annoncé jeudi dernier que le Canada va déployer 200 membres des forces armées dans l’ouest de l’Ukraine pendant deux ans afin d’entraîner l’armée et la garde nationale du gouvernement ukrainien droitiste et appuyé par les États-Unis.

Aux côtés du ministre de la Défense, Jason Kenney, et du chef d’état-major des Forces armées canadiennes (FAC), Tom Lawson, Harper a présenté le déploiement comme une réponse aux agressions de la Russie. Dans une déclaration écrite, il a dit: «Le Canada continue de soutenir le peuple de l’Ukraine face à l’agression en cours du régime de Poutine. La contribution de l’armée canadienne qui est annoncée aujourd’hui va aider les membres des forces ukrainiennes à mieux défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de leur pays.»

Le déploiement constitue une escalade de la poussée agressive, menée par les États-Unis et appuyée par le Canada et d’autres alliés impérialistes, pour soumettre la Russie à leurs intérêts économiques et géostratégiques impérialistes. Le coup d’État orchestré par les États-Unis et appuyé par l’Allemagne à Kiev en février 2014 a renversé le président élu de l’Ukraine et a porté au pouvoir un régime pro-occidental voué à rattacher Kiev aux États-Unis, à l’OTAN et à l’Union européenne. Lorsque la Russie a réagi en annexant la Crimée, les puissances de l’OTAN ont présenté Moscou comme l’agresseur afin de justifier des préparatifs militaires sans précédent en Europe de l’Est et dans les pays baltes, incluant des patrouilles aériennes et navales tout près de la frontière russe.

À présent, le Canada emboite le pas aux États-Unis et à la Grande-Bretagne en déployant des troupes en Ukraine non seulement pour entraîner ses forces armées, mais aussi sa garde nationale. Cette dernière compte parmi ses rangs plusieurs recrues de Secteur droit et d’autres milices ultranationalistes et fascistes.

Le Canada est un proche allié de Washington dans sa longue tentative de détacher l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie et d’en faire un satellite de l’Occident. Suite à l’effondrement de l’Union soviétique, le Canada, autant sous des gouvernements conservateurs que libéraux et travaillant en collaboration avec la Fondation nationale pour la démocratie (un organisme américain), a envoyé de l’argent en Ukraine afin de financer les médias, les partis et les groupes de la «société civile» pro-occidentaux. En faisant cela, il a tiré profit de tout un réseau d’organisations ukrainiennes canadiennes, dont plusieurs vénèrent ouvertement les nationalistes ukrainiens, menés par Stepan Bandera, qui ont collaboré avec les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale, incluant dans le cadre de l’extermination de masse des Juifs.

Harper a été le premier chef d’État de l’Occident à visiter Kiev après le coup d’État de 2014. Depuis, le Canada a agi à titre de défenseur le plus loyal du régime de Kiev sur la scène internationale. Il se range régulièrement au côté des États-Unis pour pousser l’Union européenne à imposer des sanctions économiques contre la Russie et appuie fortement les nouveaux déploiements de l’OTAN en Europe de l’Est et dans la mer Noire.

Même si l’OTAN s’est, jusqu’à maintenant, abstenue de fournir au régime de Kiev des armes «offensives», le gouvernement Harper a appuyé les efforts du Congrès ukrainien canadien (UCC) et de la nouvelle organisation de collecte de fonds, Army SOS, afin d’acheter des armes et d’autres équipements militaires pour l’armée ukrainienne et ses milices alliées. (voir: Le Canada aide le régime de Kiev à s’armer pour combattre la guerre civile en Ukraine)

Ottawa a aussi versé 570 millions de dollars en aide officielle à Kiev, incluant de l’équipement militaire non létal et des prêts. De plus, la semaine dernière, il a été révélé que le gouvernement a donné à l’armée ukrainienne l’accès à l’imagerie par satellite sous le prétexte de leur permettre de localiser les forces étrangères sur leur territoire.

La mission d’entraînement des FAC, qui se poursuivra jusqu’à la fin de mars 2017, inclura de l’entraînement pour du déminage, du positionnement de mines, des premiers soins et de la sécurité en vol.

Les représentants du gouvernement ont fait des pieds et des mains pour montrer que les soldats canadiens ne vont pas être impliqués dans les combats en Ukraine, qui ont éclaté à nouveau la semaine dernière. De hauts responsables ont souligné que les troupes ne seront pas armées et seront déployées dans une base de l’OTAN dans l’ouest du pays, à quelque 1300 km des zones où les combats prennent place plus à l’est.

Cependant, le ministre de la Défense Kenney a effectivement reconnu que le Canada et ses alliés sont embourbés dans une confrontation de plus en plus intense avec la Russie et cela a été renforcé par une déclaration du gouvernement qui promettait que le Canada «ne va jamais reconnaître l’occupation illégale de la Crimée par la Russie».

«Nous croyons, a dit Kenney, qu’un message résolu et dissuasif est la meilleure façon de prévenir une erreur de calcul avec M. Poutine.»

La réalité est que ce sont les États-Unis, le Canada et les autres puissances occidentales qui ont poursuivi une confrontation avec la Russie. La présence de troupes des États membres de l’OTAN, incluant des États-Unis, qui sont maintenant stationnées en Ukraine et le déploiement d’avions et de troupes sous la bannière de l’OTAN en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, à quelques minutes seulement de la frontière russe, augmentent exponentiellement les risques d’une guerre régionale et mondiale.

Le déploiement de troupes canadiennes en Ukraine survient à peine deux semaines après l’annonce du prolongement et de l’expansion par le gouvernement Harper de la participation du Canada à la guerre au Moyen-Orient menée par les États-Unis. À l’encontre du droit international, les avions de guerre canadiens bombardent à présent la Syrie, un acte qui représente un énorme pas vers la participation du Canada à une guerre visant à renverser le régime à Damas.

Sans surprise, la réponse de la Russie à l’exercice militaire du Canada en Ukraine a été rapide. Une déclaration de l’ambassade russe a décrit l’exercice comme étant «déplorable et contre-productif». «Il serait bien plus raisonnable de se concentrer sur la diplomatie et encourager les autorités à Kiev afin d’entrer en réel dialogue politique avec les républiques de Donetsk et Lugansk, comme il était convenu dans l’accord “Minsk-2” en février».

L’élite dirigeante canadienne a donné tout son appui à la position agressive du gouvernement Harper contre la Russie au cours des 18 derniers mois.

Depuis des décennies, la bourgeoisie canadienne perçoit son partenariat militaire et de sécurité avec Washington comme étant la clé à ses ambitions et intérêts mondiaux. Dans des conditions ou l’impérialisme américain tente de contrecarrer son déclin économique à travers l’agression et la guerre, l’élite canadienne s’empresse de suivre le pas. Son but mercenaire est de maintenir une «relation spéciale» avec les États-Unis et une «place à la table» dans la division impérialiste du monde.

Dans la guerre au Moyen-Orient, le Canada est la seule force occidentale alliée aux États-Unis qui mène une campagne de bombardements aériens contre la Syrie. En Asie, le Canada est pleinement impliqué dans le «pivot» des États-Unis qui vise à isoler stratégiquement et encercler la Chine. En automne 2013, Ottawa et Washington ont signé un «Cadre de collaboration sur la politique de défense» afin de renforcer la coopération militaire entre le Canada et les États-Unis en Asie-Pacifique. Les FAC tentent également d’établir de nouvelles bases militaires dans la région, incluant à Singapour et en Corée du Sud.

Les partis de l’opposition parlementaire, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et les libéraux, sont entièrement dédiés à la défense des intérêts de l’impérialisme canadien. Dans le cas de la Russie, ils ont donné leur appui à chaque nouvelle intensification de la crise provoquée par les États-Unis et leurs alliés. Quand Harper a fait la une des journaux au sommet du G-20 de novembre dernier pour avoir dit à Poutine de «sortir de l’Ukraine», la seule objection du NPD était que harper n’en faisait pas assez. Le porte-parole en matière de politique étrangère du NPD, Paul Dewar, a critiqué le gouvernement Harper, disant qu’il n’était pas clair comment de simples mots pouvaient remplacer une véritable solution pour réagir à l’«agression» russe.

Le chef libéral Justin Trudeau a réagi au dernier déploiement en annonçant que son parti appuyait la mission. Soulignant la longue et étroite relation du Canada avec l’Ukraine, il a observé que le déploiement était «la chose responsable à faire pour le Canada en tant que partie des efforts internationaux».

Avec des élections qui approchent rapidement, le chef du NPD Thomas Mulcair a pensé qu’il serait adroit de ne pas donner son appui à une action agressive de plus de la part du gouvernement Harper sur la scène mondiale. Mais lui et le NPD ne se sont pas directement opposés au déploiement des FAC, ni fait de critique fondamentale du fait que des troupes canadiennes seront dès lors présentes en Ukraine en appui à un gouvernement d’extrême droite qui a menacé et provoqué la Russie à plusieurs reprises.

Mulcair a critiqué Harper pour ne pas avoir consulté les partis de l’opposition avant l’annonce de la semaine dernière et a dit que cela représentait un «précédent dangereux» d’envoyer des troupes sans débat parlementaire. Il a également exprimé son inquiétude concernant le fait que le déploiement des troupes canadiennes se faisait en dehors de l’OTAN.

Les tergiversations de Mulcair par rapport à la façon dont le gouvernement a annoncé la mission ne devraient tromper personne. Le NPD a soutenu la participation du Canada à des guerres impérialistes à plusieurs reprises, incluant son rôle dirigeant dans la guerre de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999, la guerre en Afghanistan et l’assaut de l’OTAN sur la Libye en 2011.

En ce qui concerne le soutien qu’accorde Mulcair à l’OTAN – il s’est plaint de façon similaire le mois dernier concernant le fait que le déploiement de guerre du Canada ne se faisait pas sous la bannière de l’OTAN –, cela ne fait qu’accentuer le fait que le NPD prosyndical est un parti de la guerre impérialiste.

L’alliance militaire menée par les États-Unis est le pilier de la volonté de Washington d’imposer une domination militaire géopolitique sur l’Eurasie depuis le début de la guerre froide et elle est au centre du mouvement présent contre la Russie. Cela inclut non seulement les déploiements militaires en Europe de l’Est, dans les États baltes et dans la mer Noire mentionnés précédemment, mais également la création d’une nouvelle «force de réaction rapide» forte de 30,000 soldats permettant le déploiement de troupes de combat à la frontière de la Russie en quelques heures.

Roger Jordan et Keith Jones

Article paru d’abord en anglais, WSWS, le 18 avril 2015
Source: http://www.mondialisation.ca/le-canada-envoie-des-troupes-en-ukraine-pour-une-mission-dentrainement-de-deux-ans/5444703

(J’ai honte d’être conairien, même Plébéquois) – DanleMiel

Poutine réfute en 15 points les accusations de l’Occident et met en lumière l’aspect psychopathique des dirigeants étasuniens

© Reuters
Le président russe Vladimir Poutine a répondu en direct à a télévision aux questions de ses concitoyens, ce jeudi 16 avril 2015.
Commentaire : Nous avons publié hier un article à propos de George Friedman (fondateur de Stratfor, think-tank proche de la CIA) qui assure, en 13 points, que la politique stratégique étasunienne « …c’est cynique, amoral, mais ça marche », lors de son discours devant le Chicago Council, le 4 février 2015.

SOURCE: Vahiné mar., 21 avr.

L’implacable et sombre logique psychopathique étasunienne est particulièrement mise en lumière par les paroles de Vladimir Poutine lors du dernier grand rendez-vous télévisé annuel en Russie, « Ligne directe », à Moscou le 16 avril 2015. Pendant plus de 4 heures, les Russes posent des questions en direct au chef de l’État. De ce rendez-vous, ont été extraits 15 points détaillés ci-dessous. Dès lors, établir un comparatif entre les deux discours devient tentant et… révélateur. Que chacun se fasse sa propre opinion.

Extrait du discours de Georges Friedman pour Stratfor devant le Chicago Council, le 4 février 2015 :

1 – L’Europe n’existe pas, La France ou la Roumanie, oui, mais l’Europe, non.

2 – Seule une union Allemagne-Russie pourrait nous [les Américains] menacer, ça n’arrivera jamais, nous faisons ce qu’il faut pour cela.

3 – L’armée ukrainienne est une armée US, la preuve : nous donnons nos médailles à leurs soldats méritants, alors que les décorations sont réservées aux citoyens US.

4 – Nous livrons des armes dans tous les pays de l’est européen, même en Ukraine où nous entraînons les troupes.

5 – Notre but est d’installer un cordon sanitaire autour de la Russie, afin qu’elle ne soit jamais stabilisée et pour en chasser toute velléité d’alliance européenne.

6 – Nous intervenons militairement dans le monde entier, nous dominons les océans et toute la terre.

7 – Nous faisons se battre nos ennemis entre eux, « c’est cynique mais ça marche ».

8 – Les attaques préventives déstabilisent les ennemis, nous faisons ça dans toutes les guerres.

9 – Nous installons des régimes favorables à nos intérêts.

10 – Nous sommes un empire, nous ne pouvons pas nous relâcher.

11 – L’Otan doit occuper tout l’espace terrestre entre la mer Baltique et la mer Noire.

12 – Nous ne savons pas ce que va faire l’Allemagne, elle est dans une situation très difficile.

13 – Une coopération entre le capital allemand et les matières premières russes serait désastreuse pour les États-Unis. Les USA l’empêchent depuis un siècle et continueront. Le destin de l’Europe dépendra de la décision des Allemands. Ils ont besoin des Russes, mais ils sont menottés par les USA.

Voici les réponses extraites de la conférence de Vladimir Poutine :

1 – La Russie n’attaque pas l’Occident, elle n’agresse personne, elle défend ses intérêts.

2 – En 1990, la Russie a arrêté les vols de ses bombardiers stratégiques, mais les avions US continuaient à voler avec des armes nucléaires à bord. Pourquoi ? Contre qui ? Nous avons recommencé depuis trois ans, alors qui provoque ?

3 – Nous avons deux base militaires hors de Russie, à la frontière afghane, c’est même l’intérêt des USA. Eux ont plus de mille bases partout dans le monde, et nous sommes des agresseurs ? Où est le bon sens ? Que font les armes nucléaires américaines en Europe ?

4 – Le budget militaire du Pentagone est dix fois plus élevé que le nôtre et nous menons une politique agressive ? Il faut garder son bon sens. Avons-nous des bases aux frontières des USA ?

5 – Pourquoi veut-on nous interdire de nous défendre ? Qui a résilié le traité sur les missiles ? Qui installe ses missiles aux frontières de l’autre ? Et nous sommes agressifs ?

6 – Nous voulons des relations d’égalité avec l’Occident, en accord avec nos intérêts nationaux.

7 – Nous avons attendu 20 ans avant d’être acceptés à l’OMC, avec beaucoup de concessions, les règles solides sont violées, celles de l’OMC, de l’ONU, du droit international avec les sanctions contre nous.

8 – Nous voulons collaborer sur les problèmes de l’humanité, sécurité, désarmement, terrorisme, santé, drogue, crime organisé.

9 – Après la chute du mur de Berlin, on nous avait promis un gel de l’Otan, et aujourd’hui elle est partout à nos frontières, c’est un nouveau mur. Les Occidentaux ont décidé qu’ils étaient vainqueurs.

10 – Il faut arrêter de construire de nouveaux murs et faire un monde commun humain, prospère et en sécurité.

11 – Les sanctions économiques ne sont pas le prix que nous payons pour la Crimée, mais pour notre volonté d’exister en tant que nation et civilisation libre.

12 – Quoi que nous fassions pour la détente, nous rencontrons toujours des refus et des résistances de l’Occident. Les derniers jeux Olympiques d’hiver de Sotchi ont été calomniés et discrédités avant, pendant et après, pourquoi ?

13 – L’Occident veut enchaîner l’ours russe, même s’il reste dans sa tanière, il veut arracher les dents et les griffes de l’ours, ses armes nucléaires. Ensuite il empaillera l’ours et s’appropriera sa taïga, son territoire. Les USA trouvent injuste que la Russie soit si grande, elle en veut un morceau, comme elle avait volé le Texas au Mexique en 1848 [plus la moitié de ses terres, du Texas à la Californie, NdT].

14 – Nous utilisons les sanctions économiques comme tremplin pour améliorer notre économie, nous serons plus indépendants.

15 – Nous ne voulons pas que la peau de l’ours soit accrochée au mur, cela n’a rien à voir avec la Crimée.

Extrait vidéo de la conférence de presse de Vladimir Poutine, avec voix française :

OTAN: ou Comment toute la planète veut s’entretuer pour protéger l’Amérique du Nord d’elle-même?

Les pays baltes sont le théâtre de plusieurs exercices militaires: les plus grandes manœuvres de l’armée de l’air de l’Otan avec la participation d’avions de combat de l’Alliance, ainsi que de la Suède et de la Finlande, se terminent aujourd’hui, écrit mercredi 22 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Ces exercices s’accompagnent de manœuvres de la 15e escadrille navale balte (Baltic Naval Squadron, BALTRON) en mer Baltique et le polygone estonien de Tapa accueille les exercices Tornado, auxquels participent 2 000 fantassins américains en plus des militaires estoniens.
OTAN
OTAN © REUTERS/ Ints Kalnins

Tous ces mouvements s’accompagnent d’une rhétorique antirusse et d’une préparation aux exercices de plus grande envergure de l’Otan, Siil, qui se dérouleront du 4 au 15 mai en Estonie.L’Otan poursuit ses tentatives d’organiser une guerre hybride contre la Russie. Selon les structures officielles de l’Alliance, cette semaine en Estonie commenceront « les plus grands cyberexercices du monde », Locked Shields 2015, avec la participation de 400 représentants de 16 États. On souligne « l’utilisation de technologies réelles, de réseaux informatiques et de méthodes pour contrer les cyberattaques ».

Ils seront organisés par le Centre de coopération cybernétique de l’Otan de Tallinn. Ce centre est connu pour la formation de cybercombattants pour les unités de soutien médiatico-psychologique de l’armée ukrainienne, qui ont déployé une véritable guerre médiatique pour discréditer les autorités militaires et politiques russes.

Les actions de l’Otan vis-à-vis de la Russie peuvent donc être considérées comme une provocation. Prenez l’exemple des manœuvres Siil: pendant que la Russie célébrera la Grande Victoire, 13 000 militaires de l’Alliance se concentreront près de ses frontières. C’est beaucoup étant donné que Siil a pour objectif de parer les menaces réelles émanant de Russie, comme l’a déclaré le général Ben Hodges, commandant des forces de l’Otan en Europe. Il a été soutenu par le ministre lituanien de la Défense Juozas Olekas, qui a appelé l’UE à reconnaître la Russie comme pays agresseur et a demandé à l’Otan de développer des forces de dissuasion et de défense. Le Pentagone a déjà répondu présent. Des unités blindées et aéroportées américaines sont arrivées en Estonie, en Lettonie et en Lituanie mi-mars.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait annoncé plus tôt que l’Alliance avait décidé de déployer six centres de commandement en Europe orientale — dans les pays baltes, en Pologne, en Roumanie et en Bulgarie — pour déployer la Force de réaction rapide de l’Alliance. Cette dernière sera représentée par trois brigades de 30 000 hommes. Il s’agit de « la plus grande extension des capacités militaires de l’Otan depuis la Guerre froide », souligne Stoltenberg.

Ce qui préoccupe forcément la Russie. En particulier le général Valeri Guerassimov, chef d’état-major des forces armées russes, a déclaré que « les défis modernes à la sécurité de notre État ne resteront pas sans réaction adéquate. Les mesures entreprises en ce sens permettent d’assurer une défense sûre des intérêts de la Russie ». Selon le général, il s’agit avant tout d’un travail pour construire, développer et former l’armée et la flotte. Les forces nucléaires stratégiques sont maintenues à un niveau permettant de remplir les tâches de dissuasion nucléaire. De nouveaux missiles capables de franchir une défense antimissile échelonnée entrent en service. Le parc de bombardiers stratégiques se renouvelle. De nouveaux sous-marins nucléaires sont mis en service. La défense aérienne et spatiale se perfectionne. Un groupe autonome de forces armées a été déployé en Crimée pour protéger l’intégrité territoriale de la Russie.

Note de l’Éditeur: Quand je lis les mots: ORGANISATION TRAITÉ AMÉRIQUE DU NORD, comment se fait-il d’abord que je suis incapable de faire le lien avec les pays membres dudit traité avec l’Amérique du Nord, et ensuite pour me protéger de qui? Suis-je dans un rêve ou ceci est l’Enfer, est-ce que c’est ça: je vis en Enfer? Une fois la télé aux poubelles, au bout de quelques heures sans entendre le mantra  peurnographie que m’adresse l’Empire du Chaos grâce à ses satellites merdiatiques et leurs drones télévisuels: la buée se dissipe, j’essuie le miroir et Euréka!; Le seul ennemi de l’Amérique du Nord – de tous les continents soyons honnêtes pour une fois – sur la planète est cet OTAN et ses créations fictives de méchants Dr Strangelove dirigés d’une main de psychopathe par Dr Breedhate de l’OTAN!
Tout lecteur de George Orwell sera d’abord subjugué par la ressemblance de l’état actuel du monde dans lequel nous vivons avec le roman 1984 et son message tout à fait troublant. Ensuite, une fois la poussière retombée, lecteur de George Orwell ou pas, tout individu avec encoe quelques neurones pas trop niqués, sera capable de faire l’addition, il frissonnera un peu à l’idée de la suite des réjouissances devant nous si nous ne changeons pas alors-là radicalement de cap et ce, hier autant que possible!
 Aurait-on réaménagé le territoire globale, bougé les continents pendant mon sommeil la nuit dernière? Suis-je le seul à ne plus comprendre COMMENT un pays tel que la Pologne par exemple, soit prêt à faire commettre à son armée des atrocités et crimes de guerres pour déstabiliser un pays voisin au nom d’une organisation protégeant son seul ennemi, son ennemi intérieur?
 Après avoir étudié le sujet de l’expansion de ce fameux TRAITÉ sensé protéger le continent sur lequel je suis citoyen, le contresens nest impossible à balayer sous le tapis. On ne peut simplement plus faire comme si tout était dans l’ordre. Je n’ai jamais voté pour que l’Armée Canadienne agresse des pays à l’autre bout de la planète qui ne sont aucunement une menace, au nom d’une organisation criminelle meurtrière pour le bénéfice des marchands et producteurs d’armes que seul un taré replié dans les retranchements de sa paranoïa malade pourrait désirer posséder ou déployer devant un ennemi, aussi imaginaire soit-il!
 Nous avons survécu quasiment intacts au mois de Morse de l’An zéro mais cela a coûté la vie de dizaines de milliers de gens comme vous et moi, assassinés par bombes et autres armes absolument indigestes pour le seul crime d’avoir osé se trouver dans la ligne de mire de l’Empire du Chaos qui va nous faire gouter très bientôt la pleine mesure de son nom. Car voici qu’un nouveau chapitre au roman de science-friction qu’est devenu le réel vient de s’amorcer et j’ai bien peur que le naufrage s’en vient à l’Amérique du Nord par livraison spéciale.
 Aussi, je pense que tout est place pour que l’opinion publique mondiale ne puisse que se réjouir quand la guerre intestinale au cœur de l’Amérique-même éclatera au bout de son nez, soon, so soon now! Que le jeux de tension élaboré par le gouvernement entre Afro-Américains et individus se croyant de ‘race blanche’ en se servant de la violence policière pour écran de fumée, une fois que la guerre contre le peuple mettra la flamme aux poudres un blackout médiatique assurera que rien ne sera jamais plus le même, à partir de l’An Un: 2016! Doigts croisés!…
 
DanleMiel @EmpireOfChaosNiouze

Monde – Un diplomate toujours humain parmi les hordes de zombies ou interview de Sergueï Lavrov

ESC_Niouze vous recommande cet interview de Sergueï Lavrov, ministre des Affaires Extérieures de la Fédération Russe, afin de percer le voile qui se déploie rapidement au-dessus de l’humanité pour la prendre en otage globale. Comme vous pourrez l’entendre, il reste encore un poil d’espoir pour notre race sur cette Terre, et il se trouve du côté du gouvernement à Moscou! Sinon, pour les pays de l’Alliance avec l’Empire du Chaos, nous sommes à une minute de l’implosion totale et du déploiement des robots détrimentaux du gouvernement de l’ombre.

Ukraine – Génocide du peuple du Donbass par les États-Unis chapitre 2: ACADEMI (BlackWater) is in da house!

Eduard Basurin/ RPD: Nous confirmons la présence sur le territoire du Donbass de 70 mercenaires de la compagnie militaire privée ACADEMI, identifiés positivement à Volnovakha. Cette armée privée qui fut auparavant appelée Black Water, a défrayé les manchettes en tant que l’exécuteur des contrats meurtriers du Département d’État Étasunien. Ils sont impliqués ouvertement dans le trafic d’armes. En 2007, leur nom fut noirci lors du meurtre de 17 civils Irakiens parmi lesquels se trouvaient femmes et enfants.

Cet événements a eu une telle traction sur les médias internationaux que la compagnie changea par la suite son nom. Aujourd’hui, cette organisation criminelle s’attaque aux civils Ukrainiens pour le compte du gouvernement de l’Ukraine siégeant à Kiev. La présence des mercenaire de ACADEMI à proximité de la zone de démarcation dans le conflit ukrainien est une violation évidente du 10ième paragraphe du protocole de Minsk. Nous demandons aux organisations internationales d’investiguer cet état de fait!

Chanson de TEXAS, volontaire Étasunien combattant pour l’armée de Novorossia au front dans le Donbass:

Maintenant un nouveau chapitre de ce massacre d’une population civile en Europe peut s’écrire! C’est tout de même insoutenable cette réalité à deux pas de chez-nous! Et à quatre pas alors, au Yémen, en Libye, au Tchad, est-ce plus supportable?!

Encore heureux que les 750,000 déplacés du Donbass – acceuillis en Russie et dans les pays des alentours – ne soient pas monté sur un bateau pour la France, ou l’Italie?! On aurait certainement fiché le feu à leur galère depuis l’Allemagne au lance-flamme des Nazes?!

La PAIX est un voile d’espoir qui se lève sous un drapeau noir

Conférence de presse de Poutine à Moscou, le 6 avril 2015 – Vidéo vocalisée en français

1 – La Russie n’attaque pas l’Occident, elle n’agresse personne, elle défend ses intérêts
2 – En 1990, la Russie a arrêté les vols de ses bombardiers stratégiques, mais les avions US continuaient à voler avec des armes nucléaires à bord. Pourquoi? Contre qui? Nous avons recommencé depuis trois ans, alors qui provoque?
3 – Nous avons deux base militaires hors de Russie, à la frontière afghane, c’est même l’intérêt des USA. Eux ont plus de mille bases partout dans le monde, et nous sommes des agresseurs? Où est le bon sens? Que font les armes nucléaires américaines en Europe?
4 – Le budget militaire du Pentagone est dix fois plus élevé que le nôtre et nous menons une politique agressive? Il faut garder son bon sens. Avons-nous des bases aux frontières des USA?
5 – Pourquoi veut-on nous interdire de nous défendre? Qui a résilié le traité sur les missiles? Qui installe ses missiles aux frontières de l’autre? Et nous sommes agressifs?
6 – Nous voulons des relations d’égalité avec l’Occident, en accord avec nos intérêts nationaux
7 – Nous avons attendu 20 ans avant d’être acceptés à l’OMC, avec beaucoup de concessions, les règles solides sont violées, celles de l’OMC, de l’ONU, du droit international avec les sanctions contre nous
8 – Nous voulons collaborer sur les problèmes de l’humanité, sécurité, désarmement, terrorisme, santé, drogue, crime organisé
9 – Après la chute du mur de Berlin, on nous avait promis un gel de l’Otan, et aujourd’hui elle est partout à nos frontières, c’est un nouveau mur. Les Occidentaux ont décidé qu’ils étaient vainqueurs.
10 – Il faut arrêter de construire de nouveaux murs et faire un monde commun humain, prospère et en sécurité.
11 – Les sanctions économiques ne sont pas le prix que nous payons pour la Crimée, mais pour notre volonté d’exister en tant que nation et civilisation libre
12 – Quoi que nous fassions pour la détente, nous rencontrons toujours des refus et des résistances de l’Occident. Les derniers jeux Olympiques d’hiver de Sotchi ont été calomniés et discrédités avant, pendant et après, pourquoi ?
13 – L’Occident veut enchaîner l’ours russe, même s’il reste dans sa tanière, il veut arracher les dents et les griffes de l’ours, ses armes nucléaires. Ensuite il empaillera l’ours et s’appropriera sa taïga, son territoire. Les USA trouvent injuste que la Russie soit si grande, elle en veut un morceau, comme elle avait volé le Texas au Mexique en 1848 [plus la moitié de ses terres, du Texas à la Californie, NdT]
14 – Nous utilisons les sanctions économiques comme tremplin pour améliorer notre économie, nous serons plus indépendants
15 – Nous ne voulons pas que la peau de l’ours soit accrochée au mur, cela n’a rien à voir avec la Crimée.

Dedefensa: Notes sur un Yémen révélateur

Notes sur un Yémen révélateur

31 mars 2015 – Pour certains et pour l’heure, la crise du Yémen qu’implique la décision saoudienne, prise vraiment de la seule initiative de l’Arabie Saoudite et prise semble-t-il sous l’effet de la panique qui n’est en général guère productrice de grande stratégie, est un événement nouveau d’une extrême importance, qu’on peut équivaloir à la crise ukrainienne. L’argument central de cette approche est que l’enjeu n’est pas tant le sort du Yémen que le sort de l’Arabie Saoudite, et au-delà, de ce qu’il reste d’architecture à peu près structurée au Moyen-Orient. En quelque sorte, ce serait plus qu’une “sous-crise” (voir le 28 mars 2015) de la crise générale du Moyen-Orient, même si elle l’est incontestablement au départ ; dit autrement, la “sous-crise” du départ, conséquence du désordre incessant du Moyen-Orient, pourrait amener des conséquences qui la feraient devenir le cœur même de la crise générale du Moyen-Orient.

Source: http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_un_y_men_r_v_lateur_31_03_2015.html

Cette perception, – dans tous les cas celle de l’importance de cet événement, – est discutable, bien entendu, mais elle a sa logique propre incontestable parce qu’elle est liée d’une part à cet acteur régional important qu’est l’Arabie Saoudite, parce que cet “acteur principal” agit de son propre chef et sans beaucoup d’attention ni d’intérêt pour son manipulateur-en-chef que sont les USA d’autre part. Dans ce cas, la “sous-crise“ ainsi grandie s’inscrit dans un contexte de “vérité de situation” qui l’installe dans la grand rangement crisique autour de la crise générale de l’effondrement du Système, et elle aurait éventuellement sa place au côté de la crise ukrainienne sans qu’il y ait concurrence d’importance entre elles deux, mais simplement complément. (De même, d’ailleurs, dans le même texte référence du 28 mars 2015, on voit que certains aspects de la crise ukrainienne ont cette même importance contestable que l’on accorde à la “sous-crise” du Yémen. Toutes ces choses ont une infinie souplesse dans l’échelle et les variations de l’importance qu’il importe de leur reconnaître.)

Quelques vérités de la situation yéménite

Quoi qu’il en soit, nous utilisons ce thème de la “crise/sous-crise du Yémen” comme une sorte de “vérité de situation” opérationnelle, nous révélant (ou plutôt, le plus souvent, nous confirmant) nombre d’enseignements, de supputations et de justesse d’hypothèses. En effet, beaucoup de choses intéressantes s’y trouvent…

• … de l’observation que “la marionnette” (l’Arabie) fait ce qu’il lui plaît par rapport à son pseudo-manipulateur (les USA) à celle que “l’Empire”, comme ils l’appellent, est toujours plus, et de plus en plus hésitant à s’engager, même pour défendre ses points d’appui décrits comme fondamentaux ;

• de la démonstration de l’échec de la “guerre contre la Terreur“ à la démonstration de l’échec de la vision hyper-technologique de la guerre postmoderne (la “guerre des drones”) “contre la Terreur” ;

• de la démonstration que le désordre provoqué ne fait qu’alimenter le désordre incontrôlable à la démonstration que le désordre-devenu-incontrôlable débouche sur l’hyperdésordre lorsqu’il se retourne (blowback) contre les producteurs de désordre ;

• de l’évidence que les agitations-Système (surpuissance) devant la crise d’effondrement du Système ne produisent qu’une accélération de la crise d’effondrement du Système (autodestruction) aux signes que cette transmutation bienheureuse ne cesse de progresser et de s’affirmer.

Le “fou furieux” panique

Comme on sait, l’Arabie a acquis, ces 3-4 dernières années, une étrange réputation (pour elle) d’être un des “fous furieux” de la région. (Voir Norman Finkelstein, le 26 mars 2015 : «[I]l se passe des choses insensées dans la région, c’est une évidence: vous avez les fous furieux de Daech (État islamique) en Syrie et ailleurs, vous avez les fous furieux saoudiens, et bien sûr, vous avez aussi les fous furieux israéliens».) On ne répète pas et on ne répétera jamais assez combien c’est une étrange évolution pour la maison des Saoud. Pour qui connaît son histoire de la Guerre froide, pour qui s’en rappelle, l’Arabie Saoudite état fameuse et inégalée pour sa prudence couarde, sa puissance feutrée de corruption sans limites malgré sa paradoxale pingrerie, son double ou triple ou quadruple jeu camouflé sous un impénétrable tapis de $milliards destiné à amadouer tous les vents, son goût pour l’absence de risque et pour l’accommodement avec tous les dangers jusqu’aux plus imaginaires, sa haine paniquarde devant le mouvement et le désordre… Tout cela, c’était l’Arabie des années 1970 et 1980, qui joua, avec son tuteur-partenaire US, un rôle si important dans les affaires essentielles du Moyen-Orient et au-delà (jusqu’en Afghanistan), de la manipulation de l’arme du pétrole de 1973 à la fabrication quasi-intégrale, dès le début des années 1980, du phénomène djihadiste développé d’abord sous l’étiquette vertueuse de la phénoménologie des moudjahidines (“combattants de la liberté”).

… Or, il se pourrait bien que la crise du Yémen soit un événement important, d’abord parce qu’elle marque un retour forcé, en fanfare et aussi (surtout) en complète posture paniquarde, et cela dans une situation soudaine de danger mortel, au modèle initial de l’Arabie comme puissance immensément fragile. Bref, chassez le naturel et il revient au galop ; chassez le naturel en lançant des aventures insensées partout, avec des haines offensives contre la Syrie et l’Iran, avec des opérateurs au visage diabolique comme Prince Bandar, et il vous revient si brutalement (blowback) sous la forme d’une menace mortelle qui se révèle au fond de soi-même, sur sa frontière même. L’on réagit avec la bonne vieille panique, et cela conduit à vous interroger sur le fait de savoir si l’esprit aventurier du soi-disant “fou furieux” n’était pas somme toute un spasme ultime de la vieille panique confrontée soudain à la terreur éprouvée devant une dynamique affolante … «It’s the Arab Spring, Stupid!», comme nous dit MK Bhadrakumar, dans un très bon jour.

La sagesse de l’Iran

En effet, nous allons nous en remettre au sage Bhadrakumar pour sa description de l’évolution saoudienne de ces derniers jours, – le sage Bhadrakumar qui fait largement appel à la sagesse iranienne, car l’Iran, ennemi intime et cauchemar des Saoud, ne se prive de démontrer effectivement sa sagesse dans ses commentaires à propos de la décision saoudienne d’attaquer … (Sur IndianPunchline, le blog de MK, le 29 mars 2015.)

«Iran’s reactions anticipate that the Saudis have walked into a quagmire in Yemen, which holds the risk of the roof crashing down on the House of Saud. History had taught Iran that Yemen is a hornet’s nest and it is prudent to keep a safe distance from that country, which is located in its neighborhood. Clearly, an Iranian intervention in Yemen is out of the question. In his first detailed comments, Deputy Foreign Minister Hossein Amir Abdollahian who handles Iran’s relations with its Arab neighbors warned on Saturday that Saudi Arabia has made a “strategic mistake”.

»In a meaningful remark, he added, “Riyadh should not count on US support for its military invasion of Yemen.” How he could have made such a categorical assessment, Abdollahian didn’t say, but it stands to reason that there have been US-Iranian consultations. These are times when the foreign ministers of the US and Iran spend more time with each other than with anyone else. Of course, the Houthis are no strangers to the US intelligence operating in Yemen for years against the al-Qaeda affiliates. […]

»To be sure, the Saudi preoccupations over Yemen will have serious implications elsewhere in the region. As the cost of the protracted war in Yemen mounts, Saudi Arabia and other petrodollar states in the Gulf may find it attractive that oil fetches a higher price in the market. This is one thing. Second, in a conceivable future, Saudi Arabia will be unable to pay much attention to other regional conflicts in the Middle East in which it has been involved – Syria, Iraq and Lebanon.

»Finally, how long can Saudi Arabia fight on two fronts simultaneously – Yemen and Bahrain – is in doubt. Somewhere things will begin to unravel. In the ultimate analysis, Yemen and Bahrain pose an existential challenge insofar as they are about Shi’ite empowerment. The ‘virus’ can easily spread to Saudi Arabia’s Shi’ite-dominated eastern provinces, which also contain that country’s great oil fields.

»It’s the Arab Spring, Stupid! The House of Saud is doomed if it doesn’t try to install yet another puppet regime in Yemen, while it is equally doomed if the intervention results in a quagmire and defeat. The Iranian Foreign Ministry spokesperson’s remarks draw attention to it: “Resorting to military acts against Yemen which is entangled in an internal crisis and fighting terrorism will further complicate the situation, spread the range of crisis and destroy opportunities to settle the internal differences in Yemen peacefully.… This aggression will merely result in the spread of terrorism and extremism and will spread insecurity to the entire region.”»

Les USA et leurs amis iraniens

Comme on a pu le comprendre d’après les supputations de MK Bhadrakumar, il se pourrait bien, dans cette circonstance qui deviendrait alors tout à fait remarquable et extraordinaire, sinon surréaliste, que les USA se soient, dans cette crise-là, bien plus concertés et s’arrangent bien mieux avec les Iraniens qu’avec les Saoudiens. (Exergue d’une partie de la citation du texte de Bhadrakumar : « In a meaningful remark, he added, “Riyadh should not count on US support for its military invasion of Yemen.” How he could have made such a categorical assessment, Abdollahian didn’t say, but it stands to reason that there have been US-Iranian consultations. These are times when the foreign ministers of the US and Iran spend more time with each other than with anyone else.»)

“… [B]ien plus concertés et [bien mieux arrangés] avec les Iraniens qu’avec les Saoudiens”? C’est remarquable mais, d’autre part, stricto sensu, cela paraît une évidence a contrario car, vraiment, il semble bien que les USA ne se soient quasiment pas concertés du tout, et encore moins arrangés pardi, avec les Saoudiens. Cela vient notamment du fait que les Saoudiens, qui se sont faits leur opinion sur les capacités des USA à s’engager au Moyen-Orient, surtout depuis la magnifique opportunité syrienne gâchée d’août-septembre 2013 que Prince Bandar leur avait offert sur un plateau avec ses montages chimiques, les Saoudiens donc n’avaient aucune intention d’intégrer les USA dans leur projet ; non par sensibilité de souveraineté, mais simplement parce qu’il n’en pouvait résulter, selon leur expérience, qu’indécision et confusion qui sont devenues la marque de l’ »action” américaniste, – et sur ce point, qui pourrait les contredire ? … D’autre part, comme on l’a déjà suggéré, les Saoudiens ont agi dans l’urgence, c’est-à-dire sur le mode “panique”, cela renforçant encore les circonstances les conduisant à ne tenir aucun compte de la partie US, ni même à l’informer précisément. Reuters, le 27 mars 2015, détaille cet aspect de la situation, où la détermination saoudienne rencontre la prudence, sinon la réticence probable des USA, s’ils avaient été informés ; et où l’on trouve le détail d’une situation qui n’a guère de précédent dans les relations américano-saoudiennes depuis 1945, tant les deux pays se sont toujours tenus informés précisément dans les affaires qui les impliquaient tous deux, et tant la crise du Yément rompt cela…

«Saudi Arabia kept some key details of its military action in Yemen from Washington until the last moment, U.S. officials said, as the kingdom takes a more assertive regional role to compensate for perceived U.S. disengagement. […] Although the Saudis spoke with top U.S. officials as they debated an air assault in support of embattled Yemeni President Abd-Rabbu Mansour Hadi, U.S. officials acknowledged gaps in their knowledge of the kingdom’s battle plans and objectives. Asked when he was told by Saudi Arabia that it would take military action in Yemen, General Lloyd Austin, the head of the U.S. military’s Central Command, told a Senate hearing on Thursday he spoke with Saudi Arabia’s chief of defense “right before they took action.” He added that he couldn’t assess the likelihood of the campaign succeeding because he didn’t know the “specific goals and objectives.”

« One senior U.S. official described Riyadh’s operation as a « panic response » to the fast-deteriorating situation in Yemen that the Saudis feared could spill over its border. The official, speaking on condition of anonymity, suggested that the 10-nation Saudi-led coalition had been patched together so quickly that its effectiveness was in doubt. The White House says it will not join directly in military operations in Yemen, but has set up a cell to coordinate U.S. military and intelligence support to the operation. But U.S. officials said they were sharing intelligence information on a limited basis so far. »

Les plus récents échos montrent que les USA s’en tiennent à cette position d’extrême réserve. Les déclarations du secrétaire à la défense Carter, hier (voir Sputnik.News, le 31 mars 2015), montrent que le Pentagone lui-même s’en tient à cette doctrine du “lip service : un soutien du bout des lèvres, sorte de “minimum syndical” comme il est de coutume entre vieux compères et complices gagnés par une certaine méfiance réciproque (le «ultimately it is their region» de Carter sonne aussi bien comme un “après tout, c’est leur affaire”)… «The United States has backed the Arab League’s decision to create a joint military force to counter security threats in the Middle East, and will cooperate with it if need be, Defense Secretary Ash Carter said. […] “I think if they are willing to do more, in this case with respect to Yemen, then that is a good thing because ultimately it is their region,” Carter told reporters at Fort Drum, as quoted by NBC. […] “These are partners and security allies of ours, and when they act in a way that we regard as in our interests as well as theirs we will continue to partner with them as we have been in other matters,” the US defense secretary stressed.»

La catastrophe de la guerre des drones

Ainsi en sommes-nous à ce point dans la situation de la “crise du Yémen”, ce qui permet de développer la réflexion pour aller vers une de ses signification fondamentales. En effet, le Yémen qui est aujourd’hui l’objet d’une telle vindicte, fut ces dernières années, notamment depuis 9/11, un de ces pays profondément troublés, avec une direction à peu près alignée sur les intérêts du bloc BAO (et de l’Arabie), et complètement ouvert au “nettoyage anti-terroriste” que les USA, avec les relais et complicités divers, ont mis au point, – si l’on veut, une sorte de Pakistan moyen-oriental… La situation du Yémen, ces derniers mois et ces dernières semaines jusqu’à l’intervention de l’Arabie, témoigne d’un complet échec de cette campagne où les trois armes principales des USA sont : un complet mépris pour le principe de souveraineté du pays-“hôte”, une campagne intensive essentiellement par l’usage de drones avec une forte infrastructure CIA/forces spéciales actuellement en débandade complète, une complète indifférence pour les dommages dits “collatéraux” (civils tués, notamment).

Le Yémen devient alors le modèle d’un autre thème que celui des agitations paniquardes de l’Arabie : il s’agit du thème de la guerre postmoderne que les USA effectuent dans nombre de pays, sous le prétexte universel de la “guerre contre la Terreur”, – ou plutôt du thème de l’échec de ce modèle de “guerre”, dont le Yémen est à la fois l’exemple et la conséquence pour la situation présente. Ainsi le livre d’Andrew Cockburn, Kill Chain: The Rise of the High Tech Assassins, mis en vente le 10 mars dernier, tombe à point pour illustrer et substantiver le propos. Cockburn décrit l’échec gigantesque et affreusement sanglant que constitue la “guerre des drones”, particulièrement au Yémen qui en fut l’un des champs privilégiés (sans aucun doute avec le Pakistan). C’est Chuck Spinney qui se charge de nous présenter le livre de Cockburn, en plaçant justement ce phénomène (la guerre des drones) dans la logique d’un fondement de the American Way of War, – la recherche de la projection de force en tourte impunité, essentiellement par les airs et en recherchant la précision maximale, avec les moyens du système du technologisme et une “conception d’ingénieur” de la guerre, d’où l’essentiel de l’élément humain dans la conception, l’appréciation et l’exécution tend à être exclu. Spinney fait justement remonter la généalogie du concept général aux bombardements stratégiques de la Deuxième Guerre mondiale autant qu’à la course au développement des systèmes de guidage de précision.

(Spinney, un des fameux Pentagon’s Reformers avec des gens comme Pierre Sprey et Winslow Wheeler, vieil ami de Cockburn, est évidemment des mieux placés pour juger du travail de Cockburn et des conclusions que Cockburn en tire pour cette sorte de guerre, et pour ce qu’il en résulte pour le Yémen bien entendu … «[L]’auteur de ce livre est un ami depuis 35 ans, aussi suis-je de parti-pris, d’ailleurs avec la plus grande fierté. Je croyais savoir ce dont Cockburn est capable, mais je dois admettre que j’ai été stupéfait par la qualité de ce livre. Pourtant, je ne suis pas étranger au sujet, ayant travaillé comme analyste et ingénieur au cabinet du secrétaire à la défense pendant 25 ans» : ce sympathique avertissement figure dans le texte de critique du livre de Cockburn, signé par Spinney, le 29 mars 2015, sur ConsortiumNews, – et, auparavant, sur son blog, Blasted, le 28 mai 2015).

«… In short, the conduct of war is an engineering problem: In the current lexicon of the Pentagon and its defense contractors, the enemy is a ‘systems of systems’ made up of high value targets (HVTs) that can be identified and destroyed without risk from a distance with unmanned systems, and the military-technical revolution makes any past failures irrelevant to current capabilities. The reasoning is identical to that described in the preceding paragraph. Yet despite stridently confident predictions of decisive precision effects, from the days of the Norden bombsight in B-17s to those of the Hellfire missile fired by drones, this theory has failed over and over to perform as its evangelists predicted and are still predicting. The need to dismiss the history of repeated failures is why the never-ending promise of a military-technical revolution is central to the maintenance of the ideology.

«Viewing war as an engineering problem focuses on technology (which benefits contractors) and destructive physical effects, but this ideology ignores and is offset by the fundamental truth of war: Machines don’t fight wars, people do, and they use their minds. Our technology’s physical effects can be — and often are — offset or mitigated by our opponent’s mental counters or initiatives, reflecting both his adaptability and unpredictability, and his moral strengths, like resolve and the will to resist. Combat history has proven over and over that mental and moral effects can offset physical effects, for example, when the destruction of ball bearing factories did not have its predicted effects in WWII, when bicycles carrying 600 pounds of supplies were used to bypass destroyed bridges on the Ho Chi Minh Trail, and when the Serbs used cheap microwave ovens to fool expensive anti-radiation missiles in Kosovo. And as Cockburn shows, this has proven true again in the ongoing war on terror, and its mirror image, the war on drugs.

»Anyone who doubts that this critique applies to drones used in a counter-terror strategy should be asked to explain the collapse in Yemen — a place where drones reached their apotheosis as the centerpiece of American counter-terror strategy. Cockburn has provided a highly readable, and logically devastating story, written from a bottom-up empirical perspective. He explains why our strategy in Yemen was doomed to fail, as indeed it has in recent weeks.»

Le Yémen à l’ombre de l’idéal de puissance

D’une façon peut-être inattendue mais somme toute très logique, il nous paraît assuré qu’on peut faire un lien entre la situation pseudo-géopolitique de la crise du Yémen, avec d’une part l’Arabie engagée dans une aventure dont les effets pourraient menacer son existence même et les réticences américanistes proches d’une sorte d’indifférence pathologique pour une situation devenue incontrôlable et des “alliés” jugés de moins en moins malléables ; avec d’autre part l’étalage de l’échec de toutes les conceptions guerrières US appliquées dans l’artefact nommé “guerre contre la Terreur” que représente cette même crise du Yémen. Il s’agit des mêmes conceptions appliquées à des domaines différents, pour obtenir des résultats similaires opérationnalisés dans la débâcle yéménite et un pas de plus franchi dans la descente dans le trou noir de désordre et d’hyperdésordre du Moyen-Orient.

Dans leurs alliances comme dans sa façon de faire la guerre, la partie américaniste applique les mêmes conceptions renvoyant à l’“idéal de puissance”. Il s’agit partout de l’utilisation de la force brute, que cette force passe par la puissance inouïe de la corruption qui trouve dans l’Arabie, depuis 1945, un partenaire idéal lui aussi rompu à cet exercice permis par la disposition des richesse pétrolières ; qu’elle passe par l’utilisation de la puissance du technologisme, qui trouve son accomplissement presque extatique dans la guerre des drones où l’on peut faire la guerre et assassiner en toute impunité, à des milliers de kilomètres de distance, à partir d’une console dans une base de l’USAF située dans un Arizona ou un Missouri quelconque. Il y a une grande similitude dans l’esprit de la chose dans ces diverses situations, avec cette confiance aveugle faite à la puissance, en excluant le plus possible les complications épuisantes du “facteur humain”, avec ces références insaisissables et hors du standard américaniste, tels que le sens des nuances, la subtilité des comportements, le respect des principes qui structurent la vie sociale et la vie des relations internationales, etc.

Ainsi la crise du Yémen est-elle, sans véritable surprise cela va de soi, une étape de plus dans la suite sans fin de l’échec de la postmodernité que représente l’américanisme, avec ses alliances et ses moyens de puissance qui renvoient tous aux exigences pressantes du Système. Le Yémen comme un échec exemplaire de plus : voilà la première conclusion qu’on peut tirer de cette crise qui s’est rapidement développée pour se fixer au cœur du dispositif du bloc BAO au Moyen-Orient. On peut maintenant s’installer pour en attendre les développements, en notant qu’une fois de plus on se trouve dans une occurrence où ces développements pourraient conduire à des situations intéressantes, sinon extrêmes, voire peut-être catastrophiques et ainsi de suite. Le Système et ceux qui le servent semblent être des producteurs sans fin de toutes les possibilités catastrophiques concevables. Il faudra bien que l’une d’entre elles débouche enfin sur la grande catastrophe finale. The show must go on et il n’est pas question de décevoir le spectateur

Tout n'est que leçons et seule la connaissance protège