L’OTAN menace notre sécurité

par
– Gabriel Galice, Président du GIPRI,
– Daniele Ganser, historien et irénologue,
– Hans von Sponeck, ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU

dimanche 19 mars 2017, par Comité Valmy

 

L’OTAN menace notre sécurité

- Gabriel Galice, Président du GIPRI, auteur de Lettres helvètes 2010-2014

- Daniele Ganser, historien et irénologue, auteur de Les armées secrètes de l’OTAN et Illegale Kriege – Wie die NATO-Länder die UNO sabotieren

- Hans von Sponeck, ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU

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Si vis pacem, cole iusticiam
Devise de l’OIT

L’OTAN masse des troupes et des armes aux marches de la Russie. Nous tenons à exprimer notre inquiétude devant la propagande qui déforme la réalité des menaces qui pèsent sur la paix. Cette propagande insidieuse fabrique des ennemis imaginaires pour justifier le surdéveloppement de dépenses militaires, des conquêtes de territoires ou de « parts de marché », des prises de contrôle d’approvisionnement énergétique et pour corroder la démocratie.

Non, la Russie n’est pas l’agresseur et ne menace aucunement les Pays-Baltes, la Pologne ou la Suède. A l’implosion de l’URSS et du Pacte de Varsovie, la bévue stratégique des Etats-Unis et de leurs alliés a été de ne pas refonder l’architecture internationale de sécurité. Oubliée la Charte de Paris (1990) qui promettait la paix à l’Europe. Dans son livre, Le Grand échiquier – l’Amérique et le reste du monde, Zbigniew Brezinski posait en 1997 la question de savoir s’il fallait intégrer la Russie dans l’OTAN et dans l’UE. Il finissait par privilégier la sécurité tactique sur la paix stratégique, non sans prévoir que cela déclencherait des réactions russes. Il préconisait l’intégration de l’Ukraine, l’un des cinq « pivots géopolitiques » de l’Eurasie, dans l’OTAN et dans l’UE. En 2010, Charles A Kupchan, Professeur à la Georgetown University, proposait d’intégrer les Russes dans l’OTAN https://www.foreignaffairs.com/articles/russian-federation/2010-05-01/natos-final-frontier Oubliant la promesse des USA aux Russes, lors de la réunification allemande, de ne pas étendre l’OTAN à l’Est, les Occidentaux n’ont eu de cesse de repousser, d’encercler et d’humilier les dirigeants russes successifs. Quoi que nous pensions du régime russe, le principal défaut de Vladimir Poutine (et de bien d’autres pays du monde), aux yeux des Occidentaux, est de cesser d’acquiescer aux volontés hégémoniques occidentales.

Après l’illégale guerre d’Irak, l’extension du nombre de pays membres de l’OTAN et l’expansion tout azimut de son aire d’action, le renversement du régime de Kadhafi en Libye, puis le coup d’Etat en Ukraine, auront été les lignes rouges déclenchant les ripostes russe et chinoise qui avaient déjà constitué l’Organisation de Coopération de Shanghai après le premier élargissement de l’OTAN. Il aura fallu les opérations en Libye et en Ukraine et l’appui de l’occident (dès 2006 selon Time Magazine du 19 décembre 2006) aux « rebelles » résolus à renverser le régime syrien, pour que les Russes soutiennent l’autonomie de la Crimée et interviennent militairement en Syrie.

Tandis qu’il est avéré que la CIA a surveillé l’élection présidentielle française de 2012, que la NSA, espionne partout entreprises, organisations et particuliers, la mode est d’imputer aux dirigeants russes une ingérence directe dans les élections américaines, françaises, allemandes.

Les pays européens renforcent leur alignement sur la politique étrangère des USA, embargo contre la Russie inclusivement. Le Président François Hollande parachève la réintégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN, entamée par Nicolas Sarkozy.

Et les pays neutres ? La Suède rétablit la conscription, ce au moment de la diffusion sur Arte d’un reportage édifiant intitulé « Guerre froide dans le Grand Nord » https://www.youtube.com/watch ?v=Tv6IdWT2P8Q L’Etat-major suédois manœuvrait naguère de concert avec l’OTAN et les Etats-Unis, ce à l’insu du gouvernement d’Olof Palme qui préconisait la détente avec Moscou…et qui en mourut assassiné. L’adhésion de la Suisse au Partnership for Peace (ou PfP) de l’OTAN vaut-elle neutralité ? Daniele Ganser cite William Perry : la différence entre l’adhésion pleine et entière à L’OTAN et le PfP doit tendre à devenir plus ténue qu’une feuille de papier (Illegale Kriege, p.28) Des avions suisses survolent la Baltique aux côtés de chasseurs de l’OTAN.

Non, l’OTAN, devenue une alliance offensive, n’assure pas notre sécurité. Misons sur l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), dialoguons avec la Russie et mettons en œuvre les articles 46 et 47 de la Charte de l’ONU, stipulant un comité d’état-major auprès du Conseil de Sécurité.

Obama, le meurtrier du mardi : Interview avec l’auteur Croate Vedrana Rudan

Sous Obama, dix fois plus de personnes ont été tuées par des drones américains que par les administrations Bush. Jusqu’à présent, sous Trump, les frappes de drones ont encore augmenté.

Les États-Unis sont un État voyou du point de vue des millions de personnes dans le monde qui souffrent de la mort et de la destruction sous le couvert de « liberté et de démocratie » américaine. Derrière la ruse se cachent la cupidité et la soif de pouvoir. Est-ce que les gens ordinaires vont enfin voir la simple vérité derrière la rhétorique aux accents de noblesse ?

Dans cet extrait de 10 minutes de son interview réalisé il y a quelques années, l’auteur Croate Vedrana Rudan parle de la vérité qui se cache derrière la guerre au terrorisme de l’Occident et de l’hypocrisie qui la définit.

Tout n'est que leçons et seule la connaissance protège